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STOCHASTIQUES PROCESSUS ou PROCESSUS ALÉATOIRES

Processus laplaciens

On appelle un ensemble de variables aléatoires {X1, X2, ..., Xn} ensemble laplacien si, et seulement si, toute forme linéaire de ces variables, c'est-à-dire toute variable aléatoire Z = ΣaiXi, obéit à une loi de Laplace-Gauss. Dans ces conditions, chaque variable aléatoire Xi obéit à une loi de Laplace-Gauss ; soit mi = E(Xi) sa valeur moyenne.

La loi jointe de l'ensemble {Xi} est de la forme :

Y est le vecteur colonne de composantes {(xi − mi)} et Y′ le transposé ; H est la matrice n × n des variances et covariances :

La loi de l'ensemble est donc complètement définie par la donnée des moments du premier et du second ordre de l'ensemble des variables.

On dit qu'un processus Xt est un processus laplacien si pour tout k, quels que soient t1, t2, ..., tk, l'ensemble aléatoire correspondant {X1, X2, ..., Xk} est un ensemble laplacien.

La loi temporelle du processus est définie par deux fonctions certaines du temps, la valeur moyenne :

et la fonction de covariance :

Toute forme linéaire à coefficients constants de Xt est une variable aléatoire laplacienne (ou normale). L'ensemble de ces formes est un espace vectoriel qu'on peut munir d'un produit intérieur (espérance du produit) : on obtient alors un espace préhilbertien. On peut l'orthogonaliser selon le procédé de Schmidt (cf. théorie spectrale) ; des variables laplaciennes orthogonales sont indépendantes. On peut aussi représenter tout ensemble de valeurs Y1, Y2, ... à partir de variables indépendantes laplaciennes U1, U2, ... selon un développement du type suivant, dit développement canonique de Paul Lévy.

Processus stationnaires

Si, quels que soient t et t′, le nombre Γ(t + h, t′ + h) est indépendant de h, on dit que le processus est stationnaire ; la fonction de covariance ne dépend plus alors que d'une seule variable h = t − t′. On pose :

Toute fonction γ(θ) ainsi obtenue est de type non négatif, et S. Bochner a montré, en 1932, que, si γ(θ) est continue à l'origine, elle est continue partout, et il existe une fonction à valeurs réelles A(ω) monotone croissante et à variation bornée telle que :

la fonction A(ω) est dite fonction de distribution spectrale du processus Xt.

Tout processus laplacien stationnaire centré Xt peut être obtenu par superposition (ou somme) de processus du type suivant :

a et ω sont des constantes réelles et U et V des variables de Laplace-Gauss centrées réduites indépendantes. Un tel processus Zt est un processus laplacien stationnaire ; sa fonction de covariance est a2 cos ωθ.

Processus stationnaire du second ordre et analyse harmonique

Soit Zt un processus à valeurs complexes, soit E(Zt) = m(t ) et posons Xt = Zt − m(t ). Le processus est dit stationnaire du second ordre si m(t ) et E(Xtt) sont des fonctions définies indépendantes de t ; la fonction :

est dite fonction de covariance. On suppose, enfin, que la partie réelle de γ(θ) est continue à l'origine, ce qui équivaut à supposer que Xt est continue en moyenne quadratique. Les premiers travaux sur cette classe importante de processus sont dus à N. Wiener (1930). A. Khintchine (1934), R. Fortet et A. Blanc-Lapierre (1953). Les fonctions γ(θ) introduites ici sont, à un multiplicateur positif près, des fonctions caractéristiques. Ainsi à toute fonction γ(θ) est associée une fonction A(ω) à valeurs réelles, monotone croissante et à variation bornée telle que :
la fonction A(ω) est dite fonction de distribution spectrale.

Composition de processus orthogonaux par superposition

Soit Ut et Vt deux processus centrés du second ordre. Ils sont dits orthogonaux si, quels que soient t et t′, on a E(Utt) = 0 ; soit g1(θ) et g2(θ) les fonctions de covariances de ces processus. Formons :

c1 et c2 sont des constantes complexes. Alors Xt est[...]

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