CARMICHAEL STOKELY (1942-1998)
Militant pour les droits civiques et un des protagonistes des mouvements noirs aux États-Unis dans les années 1960, Stokely Carmichael était né le 29 juin 1941 à Port of Spain (Trinité-et-Tobago).
Il s'établit à New York en 1952. Après avoir poursuivi sa scolarité dans le Bronx, il est admis à l'université Howard en 1960. Il y rejoint le Student Nonviolent Coordinating Committee (S.N.C.C. : « comité de coordination des étudiants non violents ») et le Nonviolent Action Group (« groupe d'action non violent »). En 1961, il fait partie des Freedom Riders (« compagnons de la liberté »), qui voyagent à travers les États du Sud afin de défier la ségrégation dans les transports publics. Sa participation lui vaut d'être arrêté à Jackson, dans le Mississippi, et condamné à 50 jours de prison.
Après l'obtention de son diplôme en 1964, Stokely Carmichael continue à s'impliquer dans le Mouvement pour les droits civiques et le S.N.C.C. Au cours de l'été de la même année, il rejoint le S.N.C.C. du comté de Lowndes, en Alabama, pour une campagne d'inscription de Noirs américains sur les listes électorales. Il contribue à la mise en place de la Lowndes County Freedom Organization. Ce parti politique indépendant choisit pour emblème une panthère noire, futur symbole du Black Panther Party.
Pendant cette période, Carmichael et d'autres membres du S.N.C.C. apportent leur soutien à l'action non violente de déségrégation menée par Martin Luther King. Mais, après avoir assisté à des meurtres de militants ou les avoir vus se faire battre, Carmichael se radicalise. Nommé président du S.N.C.C. en 1966, il crée le mouvement Black Power, qui prône l'auto-défense, l'auto-détermination, l'accès aux pouvoirs économique et politique, ainsi que la fierté de l'appartenance à la communauté noire. Cette rupture avec les idéaux de non-violence et d'intégration prônés par Martin Luther King est controversée. Les Noirs modérés y voient un effet néfaste sur la lutte pour les droits civiques, tandis que les Blancs craignent une radicalisation du mouvement.
Avant de quitter le S.N.C.C. en 1968, Carmichael fait divers voyages à l'étranger, où il prononce des discours contre la répression économique et politique et dénonce l'implication des États-Unis dans la guerre du Vietnam. À son retour, son passeport lui est confisqué pour dix mois. Il quitte les États-Unis en 1969 pour s'installer en Guinée avec sa première femme, la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba. Il change de nom, se faisant appeler désormais Kwame Touré en l'honneur de deux grands pionniers du panafricanisme : le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Guinéen Sékou Touré. Carmichael contribue à l'établissement du All-African People's Revolutionary Party, un parti politique international luttant pour le panafricanisme et l'amélioration de la situation des Africains dans le monde. Stokly Carmichael meurt à Conakry (Guinée) le 15 novembre 1998. Il est l'auteur de l'ouvrage Stokely Speaks : Black Power Back to Pan-Africanism (1971).
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Écrit par
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BLACK POWER
- Écrit par Martine MEUSY
- 787 mots
- 2 médias
C'est en 1966 que Stokely Carmichael, président du SNCC (Student Non-Violent Coordinating Committee), diffuse l'expression de Black Power ou pouvoir noir. Il n'est plus possible en effet d'attendre qu'on applique les lois, ni de se contenter de la promotion de quelques Noirs au sein...