Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SOUS-JACENTE STRUCTURE, linguistique

Aussi bien la Grammaire de Port-Royal que, plus tard, celle de Du Marsais ont reconnu la nécessité d'une description psychologique portant sur le passage des opérations prédicatives, porteuses d'un contenu sémantique, aux « constructions » réalisées dans l'énoncé terminal. Si ces dernières ne concernent que les phénomènes physiques de la parole, elles ne correspondent qu'approximativement à la complexité du substrat abstrait qui leur est sous-jacent. On ne doit pas s'étonner que N. Chomsky se reconnaisse dans la linguistique cartésienne, telle que Port-Royal la perpétue, un ascendant réel : « Quand je dis, Dieu invisible a créé le monde visible, il se passe trois jugements dans mon esprit renfermés dans cette proposition. Car je juge : 1. Que Dieu est invisible ; 2. Qu'il a créé le monde ; 3. Que le monde est visible » (cité par Chomsky, La Linguistique cartésienne).

Ce problème n'est pas seulement intéressant pour le théoricien de la langue, soucieux d'étudier les procédures impliquées par ce passage (Chomsky les appellera « transformations »), mais, par là, est soulevée toute la question des universaux de langage, qui reste, bien entendu, très actuelle ; qu'est-ce qui assure qu'on puisse élaborer une théorie déductive du langage humain capable de s'appliquer à toutes les langues, mais seulement aux langues et non à tous les systèmes de communication en général ? La réponse, un large pan de la linguistique contemporaine semble la situer dans une meilleure analyse, toujours plus affinée de la structure sous-jacente, par-delà les différences de surface entre les langues.

— Robert SCTRICK

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • CHOMSKY NOAM (1928- )

    • Écrit par
    • 4 012 mots
    • 1 média
    ...Aspects de la théorie syntaxique, 1965) de structures sous-jacentes et (b) un ensemble de computations (« transformations ») qui dérivent de ses structures sous-jacentes les « structures de surfaces » des énoncés. Chomsky formulait ainsi de façon précise une idée déjà développée dans la ...
  • JAKOBSON ROMAN (1896-1982)

    • Écrit par
    • 2 305 mots
    • 2 médias
    ...dans son article sur la conjugaison russe (1948), à poser deux niveaux distincts de représentation, correspondant à ce qu'on appellerait aujourd'hui une structure sous-jacente et une structure superficielle, et reliés par des règles complexes. Sur ces deux points également, son influence sur la grammaire...
  • PRÉPOSITION

    • Écrit par
    • 771 mots

    On appelle « préposition » une des parties du discours, invariable et toujours liée à un syntagme qu'elle régit et précède immédiatement (c'est le cas le plus général et le terme même de pré-position l'atteste), qu'elle peut suivre (certains lui réservent alors la dénomination de postposition...

  • SYNTAXE

    • Écrit par
    • 1 032 mots

    Traditionnellement, les grammairiens occidentaux envisagent l'étude de toute langue sous trois grands aspects : sémantique (ou lexical), morphologique (formation des mots et variations de leur forme), syntaxique (rapport entre les mots). Dans ce cadre, la syntaxe est essentiellement...

  • Afficher les 7 références