- 1. Vers la géométrie symplectique
- 2. Géométrie de Poisson
- 3. Le 2-vecteur associé à une structure de Poisson
- 4. Le théorème de décomposition locale d'Alan Weinstein
- 5. Le feuilletage symplectique
- 6. Algébroïdes de Lie
- 7. Le problème de réalisation symplectique
- 8. Étude locale
- 9. Structures de Poisson et quantification
- 10. Structures de Poisson spéciales
- 11. Mécanique de Nambu
- 12. Les structures de Nambu d'après Tahktajan
- 13. Appendice
- 14. Bibliographie
POISSON ET NAMBU STRUCTURES DE
Algébroïdes de Lie
Un algébroïde de Lie consiste en la donnée de trois objets : un fibré vectoriel A sur une variété M (cf. chap. 13, Appendice), une structure d'algèbre de Lie réelle [ , ] sur l'ensemble des sections Γ(A) de ce fibré et un morphisme de fibrés vectoriels ♯ de A dans T(M) ; on impose de plus que l'application induite ♯ : Γ(A) → Χ(M) vérifie les relations (29)[s, fs'] = ♯(s)(f)s' + f[s, s'] pour toutes sections s et s' de A et toute fonction f définie sur M. Cette relation implique que ♯ détermine un morphisme d'algèbres de Lie de Γ(A) dans Χ(M). Bien que cette définition puisse paraître compliquée, on rencontre de tels algébroïdes dans de multiples domaines : feuilletages, fibrés principaux, actions d'algèbres de Lie, quantification géométrique... Un exemple important est l'algébroïde associé à toute variété de Poisson M : il s'agit, par définition, de T∗M muni de l'application ♯ vue au début du chapitre 4 (Le théorème de décomposition locale d'Alan Weinstein) et du crochet de 1-formes sur M (ce sont bien les sections de T∗M) défini par (30) {α, β} = L♯αβ + L♯βα – dΠ(α, β), où le symbole LX désigne la dérivée de Lie par rapport au champ de vecteurs X (LXθ = iXdθ + diXθ pour toute forme différentielle θ). On peut donc considérer qu'une structure de Poisson est un cas particulier de structure d'algébroïde.
On a une espèce de réciproque à cette affirmation. De même que se donner une structure d'algèbre de Lie sur un espace vectoriel revient à se donner une structure de Poisson linéaire sur son dual (cf. ex. 4 du chap. 2, Géométrie de Poisson), se donner une structure d'algébroïde sur un fibré vectoriel A revient à se donner une structure de Poisson sur le fibré dual A∗ d'un type très précis : ce sont celles pour lesquelles le crochet de deux fonctions basiques est nul (une fonction sur un fibré π : B → M est dite basique si elle est de la forme f ∘ π), le crochet de deux fonctions linéaires en restriction à chaque fibre reste linéaire en restriction à chaque fibre, de même que le crochet d'une fonction linéaire en restriction à chaque fibre et d'une fonction basique. Le passage d'une structure à l'autre se fait en remarquant qu'il y a bijection entre les fonctions linéaires en restriction à chaque fibre de A∗ et les sections de A. Le crochet de deux fonctions linéaires en restriction à chaque fibre correspondant aux deux sections s et s' est la fonction linéaire en restriction à chaque fibre correspondant à[s, s'], le crochet de la fonction linéaire en restriction à chaque fibre correspondant à s avec la fonction basique f ∘ π est la fonction linéaire en restriction à chaque fibre correspondant à la section fs.
Beaucoup de techniques développées pour l'étude des variétés de Poisson s'étendent aux algébroïdes de Lie.
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Écrit par
- Jean Paul DUFOUR : professeur à l'université Montpellier-II (département de mathématique)
Classification
Médias