AARDMAN STUDIO

Montrer un savoir-faire

En 2012, The Pirates ! Band of misfits (Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout), de Peter Lord et Jeff Newitt, marque la rupture du partenariat avec Dreamworks et le retour à l’animation artisanale de figurines (dite « stop motion »). En 2015, la sortie de Shawn the Sheep Movie (Shaun le mouton), de Richard Starzak est l’occasion d’une superbe exposition qui se tient au musée Art ludique de Paris. Ceux qui l’ignoraient vont découvrir en Nick Park un grand dessinateur. Croquis préparatoires, story-boards, dessins d’architecte d’une précision incroyable sont proposés au visiteur qui peut rester de longues minutes à détailler la finition du moindre accessoire, la richesse décorative des plateaux ou les dessous de la technique avec les squelettes des personnages les plus complexes. À l’entrée de l’exposition, le celluloïd format 21 X 27 du personnage des débuts d’Aardman rappelle les origines de ce studio exemplaire. D’autant plus que, dans la dernière salle de l’exposition, apparaît, éclairé sous tous les angles (la lumière joue un rôle capital dans l’animation de figurines), le navire fabriqué pour Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout. Finis les petits plateaux aux dimensions de maison de poupée ! Cette fois, le bâtiment fait plus de quatre mètres de hauteur et concrétise bien les progrès faits en une quarantaine d’années, au cours desquelles le studio a su maintenir le cap : fabriquer des courts et des longs-métrages « comme les autres, mais fraction de seconde par fraction de seconde », et sans oublier de divertir le public.