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TROUBADOUR STYLE

Le terme de « troubadour » a été utilisé vers 1880 pour qualifier (et s'en moquer) des peintures du début du xixe siècle illustrant un Moyen Âge doucereux et mythique, plus proche des contes de fées que de la réalité historique. Ensuite, par extension, ce terme fut attribué à des œuvres diverses (sculptures, mobilier, objets, tapisseries...), le dénominateur commun étant le goût pour le Moyen Âge.

Sous ce terme de troubadour, comme l'a souligné l'exposition pionnière organisée au musée de Bourg-en-Bresse en 1971, Le Style troubadour, on a fini par réunir des ensembles hétéroclites et, en ce qui concerne la peinture, trois générations d'artistes. Cette exposition a, indirectement, démontré qu'un sujet médiéval, des éléments « gothiques » ne peuvent à eux seuls constituer un style.

Le Moyen Âge retrouvé

Une première réhabilitation du Moyen Âge est due à Jean-Baptiste de La Curne Sainte-Palaye, qui publia en 1759 les Mémoires de l'ancienne chevalerie, et au comte de Tressan qui, dans les années 1770-1780, adapta et vulgarisa les fabliaux médiévaux.

Mais c'est sous la Révolution qu'un large public put redécouvrir le passé national, grâce à l'entreprise d'Alexandre Lenoir, le musée des Monuments français. Ouvert en 1795, et fermé en 1816, ce musée présentait des monuments funéraires et des statues provenant de l'abbaye de Saint-Denis et de diverses églises. Lenoir avait disposé ces monuments chronologiquement en reconstituant, salle par salle, à partir de vestiges architecturaux, un décor « dans le goût du temps ». Cette grande mise en scène, une atmosphère « moyenâgeuse » propre à la rêverie frappèrent les imaginations et inspirèrent certains élèves de David, des jeunes peintres qui entendaient rompre avec les sujets néo-classiques.

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Écrit par

  • : docteur, H.D.R. du C.N.R.S. au laboratoire de recherche en histoire de l'art du Centre André Chastel

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<it>Jeanne d'Arc prisonnière à Rouen</it>, P. Révoil - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Jeanne d'Arc prisonnière à Rouen, P. Révoil

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