- 1. Sucre, sucres, produits sucrés et sucrants
- 2. Canne à sucre, les premières migrations d’une plante tropicale
- 3. Grandes découvertes et diffusion de la culture de la canne à sucre
- 4. Révolution industrielle et essor de la betterave à sucre
- 5. Troisième mondialisation et forte progression de la demande de sucre
- 6. Plantes sucrières et production de sucre
- 7. Des cultures « industrielles »
- 8. Principaux procédés d’obtention du sucre
- 9. L’essor de la production de sucre de canne
- 10. Le rôle majeur des politiques sucrières
- 11. Sucre européen et mondialisation
- 12. Vers un nouveau paysage sucrier européen
- 13. Le Brésil, arbitre du marché mondial du sucre
- 14. Bibliographie
- 15. Site internet
SUCRE
Le rôle majeur des politiques sucrières
Les fortes progressions des productions sucrières de pays comme la Thaïlande, l’Inde, la Chine ou le Brésil sont à mettre en relation avec la mise en œuvre de techniques nouvelles dans les domaines de la production et de la transformation de sucre et, encore davantage, avec l’adoption de politiques sucrières dynamiques.
En Thaïlande, le Sugar Industry Act de 1961 a été renouvelé et renforcé à plusieurs reprises. Des soutiens importants sont apportés aux différents organismes de recherche-développement ainsi qu’à la commercialisation intérieure et extérieure du sucre. Depuis 2011, planteurs et sucreries bénéficient de prix garantis.
En Inde, la production de sucre – principalement réalisée dans les États du Karnataka, du Gujarât et de l’Uttar Pradesh – bénéficie d’importants appuis institutionnels et financiers depuis les années 1970. Les exportations, en particulier à destination des pays du Moyen-Orient, sont favorisées. Dans le même temps, l’Inde garantit à chacun de ses habitants une ration annuelle de sucre de cinq kilogrammes vendue à prix réduit.
En Chine, le développement de la production de sucre dans de grandes exploitations a été réalisé dans les provinces du Nord.
Au Brésil, le premier plan de développement du secteur sucrier date de 1933. À partir de 1975, la production de canne à sucre a largement profité de l’essor de la production d’éthanol, ce nouvel « or vert » obtenu dans ce pays à partir de la canne à sucre et désormais utilisé massivement par les automobilistes brésiliens. Depuis 2011, un plan de renouvellement des plantations a été mis en place et porte aujourd’hui ses fruits. Parallèlement, bien des sucreries ont été modernisées et les deux grands ports d’exportation du sucre que sont Paranaguá et Santos ont bénéficié d’importants investissements permettant de réduire les frais de stockage et de chargement. Alors que, traditionnellement, la production brésilienne de canne à sucre s’effectuait principalement dans la région Nordeste, elle a largement migré depuis les années 1970 en direction des États du sud du pays (États de São Paulo, de Minas Gerais, de Rio de Janeiro…). Le fait que les coûts de production de ce pays figurent, pour des raisons bioclimatiques et sociales (main-d’œuvre bon marché), parmi les plus bas du monde a attiré des investisseurs étrangers tels que le grand groupe coopératif français Tereos.
Aux États-Unis, le Sugar Act, en vigueur depuis 1948, garantit aux producteurs américains de sucre, en s’appuyant sur un protectionnisme douanier, des prix supérieurs au cours mondial. Étant structurellement déficitaire en sucre, l’État américain accorde des quotas d’importation à des prix négociés, mais avantageux, à différents pays d’Amérique centrale et du monde caraïbe en fonction de considérations économiques et sociales (aide au développement), mais aussi géopolitiques. La nouvelle loi-cadre agricole (Farm Bill) de 2014 a en outre mis en place un système complexe d’assurances pour les récoltes, qui est largement subventionné par le gouvernement fédéral.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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