SUÈDE
Nom officiel | Royaume de Suède (SE) |
Chef de l'État | Le roi Carl XVI Gustaf (depuis le 15 septembre 1973) |
Chef du gouvernement | Ulf Kristersson (depuis le 18 octobre 2022) |
Capitale | Stockholm |
Langue officielle | Suédois |
Unité monétaire | Couronne suédoise (SEK) |
Population (estim.) |
10 578 000 (2024) |
Superficie |
447 425 km²
|
L'époque contemporaine
Après le coup d'État du 13 mars 1809 et l'abdication de Gustave IV le 29, une nouvelle Constitution fut adoptée par les États le 5 juin ; l'oncle de Gustave IV fut proclamé roi sous le nom de Charles XIII (1809-1818). La Constitution de 1809 qui, à travers quelques changements, devait rester en vigueur jusqu'à nos jours, établissait une assez nette séparation des pouvoirs. Le roi exerçait le pouvoir exécutif dans les limites de la Constitution (Regeringsform). Il était personnellement irresponsable, mais les neuf membres du Conseil désigné par lui devaient répondre devant les États de la gestion des affaires. Il n'était pas question, toutefois, de parlementarisme.
Le retour à la paix et la naissance de la Suède moderne (1809-1914)
Le désir de paix avait contribué au succès du coup d'État de mars 1809. Mais le traité que la Suède dut signer avec la Russie à Fredrikshamn le 17 septembre 1809 fut très dur, et ses conséquences ne devaient cesser de peser sur les relations entre les deux voisins : la Suède était amputée de la Finlande, de l'archipel d'åland et de certains territoires de l'extrême Nord (Västerbotten). L'ensemble représentait un tiers de la superficie du royaume et un quart de sa population. La paix fut aussi conclue avec le Danemark à Jönköping en décembre 1809, mais sans pertes territoriales. La paix avec la France signée à Paris en janvier 1810 contraignait la Suède à se soumettre au blocus continental et l'amenait, en juin, à rompre les relations diplomatiques avec l'Angleterre.
Le 21 août 1810, le Riksdag choisit à Örebro le maréchal Bernadotte comme prince héritier sous le nom de Charles Jean (Carl Johan), Charles XIII étant sans enfant. Loin de rechercher à l'Est une revanche, avec l'appui de Napoléon, comme l'espérait l'opinion suédoise, Charles Jean soutint le projet de rattachement de la Norvège à la Suède et se rapprocha d'Alexandre Ier. La « politique de 1812 » impliquait la guerre contre la France et son alliée le Danemark, et les Suédois, qui ne participèrent que modestement à la bataille de Leipzig, profitèrent de la reprise de la guerre pour l'emporter sur les Danois à Bornhöft et Sehested. Soutenu par la Russie, Charles Jean put imposer à Frédéric VI de Danemark la paix de Kiel (14 janv. 1814) : le Danemark renonçait à la Norvège qui, tout en conservant sa souveraineté, devait constituer une union avec le royaume de Suède. Face à la résistance des Norvégiens qui s'étaient donné une Constitution à Eidsvoll le 17 mai 1814, Charles Jean dut utiliser la force pour imposer la convention de Moss (14 août) et faire reconnaître en Norvège l'autorité du roi de Suède (novembre).
Bernadotte, devenu roi en 1818 sous le nom de Charles XIV, mena jusqu'à sa mort, en 1844, une politique de paix et de réformes afin de redresser une économie délabrée après les guerres du début du siècle Le cours de la monnaie fut stabilisé. Des progrès agricoles furent réalisés et l'industrie domestique connut un véritable essor. Malgré le conservatisme croissant du régime en matière politique, les courants libéraux se développèrent et avec eux le scandinavisme, prise de conscience romantique de la communauté de civilisation des royaumes du Nord. Mais, sous le règne de son fils Oskar Ier (1844-1859), ce dernier subit un revers sensible lors du conflit dano-prussien de 1848-1849. Malgré une brève intervention de l'armée suédoise aux côtés des Danois, les Bernadotte ne réussirent pas à s'assurer la succession de Frédéric VII, comme l'espéraient les milieux scandinavistes. Une seconde grande occasion se présenta lorsque, en 1854, la France et la Grande-Bretagne déclarèrent la guerre à la Russie : une partie de l'opinion suédoise « activiste » estimait que le pays devait saisir[...]
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Écrit par
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Michel CABOURET : professeur de géographie humaine, économique et régionale à l'université de Metz, U.F.R. de lettres et sciences humaines, membre de l'Académie Gustave-Adolphe d'Uppsala (Suède)
- Maurice CARREZ : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
- Georges CHABOT : directeur honoraire de l'Institut de géographie de l'université de Paris
- Jean-Claude MAITROT : professeur de droit public à l'université de Paris-V-René-Descartes
- Jean-Pierre MOUSSON-LESTANG : professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Robert-Schuman, Strasbourg
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Claude NORDMANN : professeur à l'université de Lille-III
- Jean PARENT : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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