SUÈDE
Nom officiel | Royaume de Suède (SE) |
Chef de l'État | Le roi Carl XVI Gustaf (depuis le 15 septembre 1973) |
Chef du gouvernement | Ulf Kristersson (depuis le 18 octobre 2022) |
Capitale | Stockholm |
Langue officielle | Suédois |
Unité monétaire | Couronne suédoise (SEK) |
Population (estim.) |
10 578 000 (2024) |
Superficie |
447 425 km²
|
Les institutions politiques et administratives
Une monarchie constitutionnelle
La monarchie est une tradition bien établie en Suède, et l'histoire montre l'attachement des Suédois à l'institution royale. Cependant, au terme d'un effacement progressif de ses prérogatives, le roi ne détient plus aucun pouvoir et ne joue aucun rôle dans la vie politique.
La tradition monarchique
L'institution royale remonte au Moyen Âge, à l'époque où l'unité du royaume était symbolisée par la présence du monarque. Élu, le roi pouvait être déposé, et, si les provinces étaient tout à fait indépendantes, elles étaient néanmoins unies au roi par des liens exprimés dans des serments et des engagements personnels envers le souverain.
Lorsque, en 1520, le roi du Danemark, Christian II, après le « bain de sang » de Stockholm, réussit à se faire couronner roi de Suède, les paysans et les mineurs de Dalécarlie se soulevèrent. Le meneur de cette révolte, Gustav Eriksson Vasa, fut élu roi de Suède en 1523 sous le nom de Gustav Ier. Son règne (1523-1560) contribua au renforcement de l'institution royale. C'est ainsi qu'il fit abroger l'ancienne loi qui rendait la couronne élective et obtint que la royauté devînt héréditaire au profit de sa descendance. À partir de cette époque, la monarchie va connaître des siècles de gloire dont le sommet sera la monarchie absolue de Charles XI et surtout de Charles XII. À la suite de la mort de ce dernier, le pouvoir royal commença à décliner en raison de la réaction populaire contre les excès de l'absolutisme.
Cependant, l'institution royale demeure bien ancrée dans l'esprit des Suédois puisque, en 1809, après la défaite de la Suède face à la Russie, et après la déposition de Gustav IV Adolph, Charles de Sudermanie fut désigné comme monarque sous le nom de Charles XIII alors que l'on aurait pu s'attendre à la disparition de la monarchie et à la proclamation de la République. Cet attachement à la monarchie se trouva confirmé en 1810. En effet, le successeur désigné de Charles XIII, Charles Auguste, meurt en 1810. La monarchie risquait donc de s'éteindre. Le Parlement désigna alors, pour régner sur la Suède, Charles-Jean Bernadotte, prince de Ponte-Corvo et maréchal de France, dont l'actuel souverain, Charles XVI Gustave, est l'héritier. La loi de succession au trône du 26 septembre 1810 prévoyait que, en outre, si la dynastie ainsi choisie venait à disparaître, le Parlement désignerait immédiatement une autre famille régnante. Ainsi, la monarchie constitue un élément essentiel des institutions politiques de la Suède, dont la stabilité résulte des origines. Si elle n'est plus une monarchie élective, elle demeure une « monarchie d'élection » reposant sur un large consentement populaire. Mais, comme dans toutes les monarchies constitutionnelles, les pouvoirs de la couronne n'ont cessé de s'amenuiser. De ce point de vue, la Suède a connu la même évolution que la Grande-Bretagne. D'une part, le souvenir des excès de la monarchie absolue a été à l'origine des dispositions constitutionnelles limitant les prérogatives royales. D'autre part, comme en Grande-Bretagne avec George Ier qui était d'origine allemande et ne parlait pas anglais, c'est à l'avènement de Bernadotte, qui était français, que le transfert des pouvoirs du roi au profit du cabinet a commencé à se produire.
L'effacement du roi
La Constitution de 1809 avait instauré un régime de stricte séparation des pouvoirs entre le roi et le Parlement (Riksdag), le pouvoir de gouverner (StyrandeMakt) étant reconnu au premier, le pouvoir législatif étant partagé entre eux deux. En outre, c'était le roi qui nommait les ministres, investis de simples fonctions consultatives. La lettre de la Constitution exprimait avec[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Michel CABOURET : professeur de géographie humaine, économique et régionale à l'université de Metz, U.F.R. de lettres et sciences humaines, membre de l'Académie Gustave-Adolphe d'Uppsala (Suède)
- Maurice CARREZ : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
- Georges CHABOT : directeur honoraire de l'Institut de géographie de l'université de Paris
- Jean-Claude MAITROT : professeur de droit public à l'université de Paris-V-René-Descartes
- Jean-Pierre MOUSSON-LESTANG : professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Robert-Schuman, Strasbourg
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Claude NORDMANN : professeur à l'université de Lille-III
- Jean PARENT : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
SUÈDE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne du XVIe et du XVIIe s.
- Écrit par Georges LIVET
- 6 506 mots
- 7 médias
...exclu des affaires allemandes. L'Empereur lance l' édit de Restitution qui lèse les intérêts protestants, surtout en Allemagne du Nord. En 1630, le roi de Suède Gustave-Adolphe débarque en Poméranie avec une armée. Trois raisons le décident : défense de son propre pays, extension de la domination suédoise... -
BERGSLAG
- Écrit par Georges CHABOT
- 312 mots
- 1 média
Le terme de Bergslag désignait au Moyen Âge un groupement minier, avec ses forêts, ses villages, ses forges, auquel étaient accordés des privilèges spéciaux ; puis, à partir du xvie siècle, on a appelé ainsi tout l'ensemble des bergslag. Cet ensemble, mal délimité, s'étend sur le Värmland,...
-
BERNADOTTE FOLKE (1895-1948)
- Écrit par Laurent BARCELO
- 1 046 mots
Le 17 septembre 1948, deux hommes en uniforme israélien abattent à bout portant le comte Folke Bernadotte, médiateur de l'organisation des Nations unies, et son adjoint le colonel français Sérot, alors qu'ils traversent la localité de Katamon pour se rendre à Jérusalem. Soldat, humaniste...
-
BERNADOTTE JEAN-BAPTISTE (1763-1844), roi de Suède et de Norvège sous le nom de CHARLES XIV (1818-1844)
- Écrit par Jean MASSIN
- 546 mots
- 1 média
Fils d'un magistrat de Pau, engagé à dix-sept ans, sergent-major en 1788 et connu alors sous le sobriquet de « Belle Jambe », Bernadotte prend ses grades dans les armées de la Révolution, devient le lieutenant de Jourdan à l'armée de Sambre-et-Meuse puis de Bonaparte à l'armée d'Italie. Ambassadeur...
- Afficher les 81 références