SUEZ
Ville d'Égypte située au débouché du canal qui porte son nom et au nord du golfe de Suez, bras de mer symétrique du golfe d'Akaba, qui, long de 302 kilomètres, large de 23 à 56 kilomètres, mais moins profond, se situe directement dans le prolongement de la mer Rouge, séparant le Sinaï à l'est de l'Égypte à l'ouest. Installée comme Port-Saïd sur la rive occidentale du canal, sur une langue de terre se détachant de la plaine, Suez (Suways) possède aussi une ville satellite située sur la côte sinaïtique : Port-Tewfik. À la différence de Port-Saïd qui est une création du canal, Suez est une ville qui a un passé. À l'époque pharaonique, une agglomération, Klysma, commandait l'embouchure de l'ancien canal des Pharaons qui reliait la mer Rouge au Nil. Abandonnée au xve siècle, Klysma fut relayée par Suez sur un site voisin. Elle connut une certaine activité commerciale au xve et au xvie siècle, mais ce n'était plus qu'une modeste bourgade de pêcheurs de 1 500 habitants environ lorsque la construction du canal commença au milieu du xixe siècle. Son essor est donc lié à celui du canal. Suez atteignait 200 000 habitants en 1967 : son rôle commercial était faible, mais elle possédait un certain nombre d'industries (raffineries, usines pétrochimiques, engrais). Après la guerre israélo-arabe de juin 1967 et la fermeture du canal, la ville a été sévèrement atteinte : partiellement détruite lors de la guerre d'usure (1968-1970), sa population civile avait été presque totalement évacuée en 1970. Suez a été encerclée par l'armée israélienne lors de la guerre d'octobre 1973 et ses faubourgs occupés, mais la ville a été rendue aux Égyptiens après l'accord égypto-israélien sur le dégagement. Suez, qui n'avait plus que 194 000 habitants en 1976, en comptait 376 000 en 1991 et 506 000 selon les estimations de 2007. Le canal ayant été réouvert en 1975, une zone franche commerciale et industrielle a été créée dans la ville qui a également vu la réinstallation des réfugiés. Des entreprises textiles et pharmaceutiques se sont implantées au côté des raffineries de pétrole, des chantiers navals. La ville connaît une nouvelle période de prospérité.
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Écrit par
- Jean-Marc PROST-TOURNIER : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut de géographie du Proche et Moyen-Orient, Beyrouth
Classification
Médias
Autres références
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ÉGYPTE - Géographie
- Écrit par Éric DENIS
- 5 800 mots
- 6 médias
...nouveau port de Damiette. L'Égypte est aussi un pivot pétrolier majeur par lequel transite une part des exportations du golfe Arabo-Persique, via l'oléoduc de la Sumed reliant Suez à Alexandrie, avec une capacité de 2,5 millions de barils par jour et d'importantes capacités de raffinerie associées.