SUISSE
Nom officiel | Confédération suisse (CH) |
Chef de l'État et du gouvernement | Viola Amherd (depuis le 1er janvier 2024) |
Capitale | Berne 1
|
Langues officielles | Allemand, français, italien (le romanche est une langue officielle localement) |
Unité monétaire | Franc suisse (CHF) |
Population (estim.) |
8 932 000 (2024) |
Superficie |
41 291 km²
|
Article modifié le
Institutions politiques
Les institutions politiques suisses se caractérisent par une grande stabilité, d'autant plus étonnante qu'elles régissent une société fortement fragmentée et diversifiée. Au carrefour de trois cultures européennes, la Suisse porte la marque des clivages linguistiques. Ainsi, au sein de la population résidante (Suisses et étrangers), la répartition des langues principales révèle que l’allemand est parlé par 63 % de la population (suisse et étrangère), le français par 23 %, l’italien par 8 % et le romanche par 0,5 % (données de 2016, source OFS). Outre ces quatre langues nationales, ou en complément de celles-ci, 22 % de la population déclare parler une autre langue principale, notamment le serbo-croate (2,4 %), l’albanais (3,1 %), le portugais (3,7 %) et l’espagnol (2,3 %). En raison des changements qu’ont connus les flux migratoires, les principaux groupes de langues étrangères se sont modifiés au cours des deux premières décennies du xxie siècle. À partir de 2000, les langues balkaniques ont pris l’ascendant sur le portugais et l’espagnol, qui étaient auparavant les langues étrangères les plus répandues en Suisse.
Comme dans le cas des langues, le clivage religieux protestants-catholiques traverse les frontières cantonales en s'interpénétrant. La Suisse est aussi exposée aux clivages politiques : il y a une douzaine de partis dans le pays. Cette image devient bien plus complexe encore si l'on y introduit la disparité économique et les différences d'attitudes d'un canton à l'autre. Dans ces conditions, l'établissement et le maintien du lien confédéral ne pouvaient se réaliser que dans le respect des diversités que garantit le fédéralisme.
La naissance lente et parfois agitée du canton du Jura – depuis la création du Rassemblement jurassien en 1947 jusqu'à l'adoption par le peuple suisse du référendum constitutionnel révisant les articles 1er et 80 de la Constitution fédérale de 1874 et consacrant le vingt-sixième canton suisse – illustre la mise en œuvre des principes du fédéralisme : séparation du Jura du canton de Berne auquel il avait été rattaché en 1815, création d'un nouveau canton qui, à l'instar des autres, se dote d'une Constitution (3 févr. 1977), d'un Parlement (Grand Conseil) de soixante membres et d'un gouvernement (Conseil d'État) de cinq membres élus au scrutin populaire direct. Ainsi, la Confédération compte depuis lors vingt cantons et six demi-cantons. Dans un souci de clarification des multiples réformes adoptées depuis 1874, la Confédération a procédé à une refonte complète de la Constitution, sans modification substantielle des institutions. Acceptée par référendum le 18 avril 1999, cette nouvelle Constitution est entrée en vigueur le 1er janvier 2000.
Répartition des tâches
Sur le plan institutionnel, la diversité s'ordonne dans un cadre fédéraliste à trois niveaux : le niveau fédéral, expression de l'union ; le niveau cantonal, avec 20 cantons et 6 demi-cantons ; et le niveau communal ( un peu plus de 2 400 communes en 2013). Si la Suisse s’est dotée d’un nouveau canton en 1978 (Jura), elle a aussi réduit de façon draconienne le nombre de ses communes en dix ans. Ce processus de fusion communale s’explique par plusieurs facteurs. Les petites communes ont de plus en plus de difficultés à assumer leurs tâches, soit parce que les finances ne le permettent plus de façon satisfaisante, soit parce qu’elles ne trouvent plus parmi leurs administrés des personnes prêtes à assumer une fonction au sein de l'exécutif ou de l'administration. Une fusion de communes peut être la simple officialisation d’une collaboration de longue date. Mais elle peut aussi être souhaitée par un canton pour des raisons financières, quand celui-ci estime qu’un regroupement de plusieurs communes améliorerait l’allocation[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bernard DEBARBIEUX : professeur à l'université de Genève (Suisse)
- Frédéric ESPOSITO : docteur ès sciences politiques, chargé de cours, responsable de la Plate-forme Europe
- Bertil GALLAND : homme de lettres, éditeur
- Paul GUICHONNET : professeur honoraire à l'université de Genève
- Adrien PASQUALI : docteur en littérature française, chercheur auprès du Fonds national suisse de la recherche scientifique
- Dusan SIDJANSKI : professeur honoraire à l'université de Genève et à l'Institut universitaire d'études européennes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
SUISSE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ALPES
- Écrit par Jean AUBOUIN , Bernard DEBARBIEUX , Paul OZENDA et Thomas SCHEURER
- 13 217 mots
- 11 médias
Outre les Alpes franco-italiennes, les Alpes occidentales comprennent également lesAlpes suisses, avant de disparaître, par inflexion axiale, sous le charriage des Alpes orientales. Analogues dans l’ensemble, les Alpes suisses sont toutefois marquées par certains traits originaux qui autorisent parfois... -
ALSACE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Françoise LÉVY-COBLENTZ et Raymond WOESSNER
- 6 484 mots
- 2 médias
En développant la coopération transfrontalière, l'Alsace s'inscrit dans un destin rhénan. Depuis 1975, la Conférence du Rhin supérieur associe l'Alsace à plusieurs Kreise (subdivisions administratives) des Länder de Rhénanie-Palatinat et de Bade-Wurtemberg ainsi qu'aux cantons... -
ARMÉE - Typologie historique
- Écrit par Paul DEVAUTOUR et Encyclopædia Universalis
- 12 929 mots
- 21 médias
Le système militairesuisse depuis plus de cent ans, avec un effectif infime d'officiers de carrière, demeure un modèle inégalé. Il le doit au civisme remarquable des populations de la Confédération helvétique, dont l'apprentissage de la démocratie remonte au xiiie siècle, et aux traditions... -
BÂLE
- Écrit par Bernard DEGEN
- 1 542 mots
- 3 médias
Au contact avec la France et l'Allemagne, Bâle (en allemand Basel) est la porte d'entrée de la Suisse vers l'Europe du Nord. La ville, qui forme avec les communes de Riehen et Bettingen, le canton de Bâle-Ville, le plus petit de Suisse en termes de superficie (37 km2), est également...
- Afficher les 69 références