SÜKHE-BĀTOR ou SÜKHBĀTAR DAMDINY (1893-1923)
Sükhe-Bātor, surnommé le « Lénine mongol », est considéré comme l'âme de la révolution mongole. Issu d'un milieu déshérité, il entre en 1918, à l'époque de la Mongolie autonome, comme typographe à l'imprimerie d'Urga, et là, il est touché par les idées nouvelles russes. En 1919, il organise un cercle de révolutionnaires avec des hommes d'origine variée (lamas, fonctionnaires, nobles...), qu'à l'instigation du Komintern, il fait fusionner en 1920, sous le nom de Parti populaire révolutionnaire mongol, avec le groupe organisé par Čoibalsan, le futur « Staline mongol ». Cette même année, avec Čoibalsan et cinq autres révolutionnaires, il se rend en U.R.S.S. pour demander l'aide du pouvoir soviétique contre les envahisseurs chinois : ce voyage, magnifié, est devenu l'un des leitmotive de l'art et de la littérature de la Mongolie contemporaine. Au début de 1921, il participe à la création des premiers détachements de l'armée populaire mongole et prend une part décisive aux événements qui marquent le commencement de la révolution mongole : l'éviction des Chinois de Mai-mai-tch'eng (actuellement Altan-bulag, près de Kiakhta, à la frontière mongolo-sibérienne), et le premier Congrès du Parti populaire révolutionnaire mongol. Nommé ministre de la Guerre du gouvernement populaire provisoire, il libère le nord de la Mongolie et la capitale, Urga, des forces d'Ungern-Sternberg, le « Baron sanglant », et des Chinois. En novembre 1921, il est reçu par Lénine à Moscou. Mais il meurt prématurément, empoisonné par les contre-révolutionnaires, a-t-on dit, avant la mise en place du régime socialiste.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Françoise AUBIN : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)
Classification
Autres références
-
ČOIBALSAN KHORLŌGHĪN (1895-1952)
- Écrit par Françoise AUBIN
- 337 mots
Qualifié de « Staline mongol », il repose aux côtés de Sükhe-Bātor, le « Lénine mongol », dans un mausolée dressé sur la place centrale d'Ulān-Bātor, au pied du palais gouvernemental. Issu d'un milieu pauvre, Čoibalsan reçoit une éducation soignée pour son temps et son milieu, d'abord dans une lamaserie...