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SULPICE SÉVÈRE (360 env.-env. 420)

Né d'une famille distinguée d'Aquitaine, Sulpice Sévère abandonne sa carrière d'avocat après le décès de sa femme (399) et mène la vie monastique à Primuliacum (dans l'actuel département de l'Aude ?) jusqu'à sa mort. Attiré par la renommée de saint Martin, il avait fait le pèlerinage de Tours. Auteur d'une Chronique universelle, intéressante surtout pour ce qu'il dit de son époque, il est connu pour sa Vie de saint Martin, écrite avant la mort de l'évêque de Tours (397), complétée par trois Lettres et deux livres de Dialogues. Il veut montrer que Martin a dépassé par sa sainteté et ses miracles les ascètes égyptiens eux-mêmes. L'influence de la Vie d'Antoine par saint Athanase y est visible. E. C. Babut (1912) avait refusé toute valeur historique à la Vie ; les travaux de J. Fontaine (1961-1967) ont montré, derrière l'intention édifiante, derrière l'idéalisation et la stylisation de la personne de Martin, l'authenticité d'un noyau historique considérable. La forme littéraire de l'œuvre, toute nourrie des classiques (notamment Salluste et Tacite), atteint une perfection raffinée. L'influence de la Vie sur la diffusion du culte de saint Martin et sur la spiritualité monastique fut considérable.

— Pierre Thomas CAMELOT

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