SUMITOMO
L'un des principaux regroupements d'entreprises de l'histoire économique japonaise, nommés zaibatsu (littéralement « cliques financières »). L'originalité du groupe Sumitomo est, depuis près de quatre siècles, la recherche constante de l'équilibre entre activités industrielles et activités bancaires. Présente dans l'industrie du cuivre (exploitation et raffinage) depuis Sumitomo Masatamo (1585-1652), propriétaire des mines de cuivre de Besshi depuis la fin du xviie siècle, la famille Sumitomo fonda, en 1875, à Ōsaka, le magasin central Sumitomo Honten dont elle détenait toutes les actions. Dix ans plus tard, le groupe créa la Banque d'Ōsaka et une compagnie de navigation, Ōsaka Shōsen. Le marquis Saionji, l'un des hommes politiques les plus importants de l'ère Meiji, était le frère du président du groupe Sumitomo. Sachant tirer profit de la Première Guerre mondiale, le zaibatsu étendit ses domaines d'action aux industries lourdes et légères, aux transports, etc. En 1921, le groupe s'organisa en holding, Sumitomo Gōshi, qui contrôlait intégralement les activités des filiales et associés, et représentait 75 p. 100 des actions de treize filiales (mines de Besshi, banque Sumitomo, etc.). Le président du conseil d'administration du holding, qui cumulait les fonctions de président de chaque filiale, prenait toutes les décisions, et tous les employés étaient recrutés par la maison mère.
Lors de la dissolution du zaibatsu, ordonnée en 1946 par les autorités d'occupation, le holding fut bien démantelé, mais les filiales et associés, fortement marqués par l'empreinte centralisatrice du groupe, restèrent très proches les uns des autres ; par ailleurs, le coefficient de puissance du groupe n'était encore que de 3 (par rapport à 7 et 10 pour les deux autres grands, Mitsubishi et Mitsui, respectivement). L'autre facteur déterminant dans le déclenchement du processus de reconstitution du groupe fut le maintien à leur poste des différents responsables de chaque société membre, qui décidèrent en 1949 de se constituer en un conseil, le club Hakusui Kai, qui regroupait les présidents de seize firmes du groupe. L'aboutissement rapide de ces contacts peut être expliqué par l'articulation cohérente des activités de l'ancien groupe autour des techniques relatives au cuivre, par le support actif apporté par les sociétés bancaires et les firmes d'assurances et de dépôt, ainsi que par le système de recrutement du personnel, en vigueur pendant l'avant-guerre.
En 1952, les diverses sociétés reprennent leur nom de marque Sumitomo ; en 1953, la société des industries des métaux Sumitomo Kinzoku absorbe la firme sidérurgique Kokura Seiko. La mise en faillite de la firme de mécanique Sumitomo Kikai offre une occasion de renforcement de la coopération au sein du club Hakusui Kai, qui décide de constituer un comité pour la reconstruction de cette firme ; la même politique sera suivie ultérieurement pour tous les cas similaires. En 1955, les organes de coordination se multiplient : les réunions du club Hakusui Kai auront lieu désormais tous les mois, au lieu d'avoir lieu tous les deux mois, le club du Cinq (il s'agit du 5 du mois), Itsuka Kai, mettra au point la politique et la planification du groupe, et le club Izumi (Izumi Kai) réglera les problèmes relevant de l'administration générale. Un comité Sumitomo pour l'énergie atomique chargé de recherches concernant ces problèmes est créé en 1956 et favorisera la naissance en 1959 de la société Sumitomo des industries de l'énergie atomique ; celle-ci ne prospère pourtant guère.
La croissance du groupe Sumitomo est spectaculaire dans les années 1960 ; la banque Sumitomo devient une des premières banques du Japon et les actifs des quatre sociétés financières du groupe sont comparables[...]
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Écrit par
- Catherine CADOU : maître ès lettres, maîtrise de japonais
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- Écrit par Philippe PELLETIER
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JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire
- Écrit par Paul AKAMATSU , Vadime ELISSEEFF , Encyclopædia Universalis , Valérie NIQUET et Céline PAJON
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