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SURRÉALISME (exposition)

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En 1924 paraissait le Manifeste du surréalisme. L’exposition Surréalisme présentée au Centre Georges-Pompidou du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025, dont Marie Sarré et Didier Ottinger sont les commissaires, marque ainsi le centenaire de la naissance formelle du mouvement lancé par André Breton (1896-1966).

Doté d’une étonnante longévité, le mouvement surréaliste a perduré comme tel jusqu’à la fin des années 1960, sans doute en raison de l’opiniâtreté de son fondateur, mais aussi parce qu’un sang neuf l’a continûment irrigué pendant des décennies. L’exposition Surréalisme présente près de 500 œuvres – peintures, films, dessins, sculptures, photographies… – réalisées par un très grand nombre d’artistes, très diversement inspirés, de toute origine et de tout temps, ainsi qu’une large sélection de livres et revues. Devant une telle diversité, peut-être devrions-nous parler ici de l’esprit surréaliste – toujours bien présent en ce xxie siècle – plutôt que du « mouvement » lui-même, borné historiquement.

Le surréalisme dans tous ses états

On pénètre dans l’exposition comme avalé par une bouche monstrueuse évoquant tout à la fois la fête foraine et la Porte des Enfers du jardin maniériste de Bomarzo. Puis, recrachés tel Jonas, on emprunte un long corridor obscur pour parvenir à une tonitruante salle multimédia où est présenté le manuscrit original du Manifeste,qui définit le surréalisme comme un« automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée ». Toutefois, cette introduction un peu folle ne tient pas ses promesses du point de vue scénographique. Si elle se donne comme un labyrinthe, l’exposition du centenaire enchaîne en effet les salles sur un mode finalement très classique. Chacune porte sur une thématique chère au surréalisme : le rêve, les chimères, la forêt, la nuit, le cosmos, ou sur un nom qui lui est lié (Alice, Mélusine…). Reste que, de Max Ernst à Victor Brauner, en passant, entre autres, par Joan Miró, Hans Bellmer, Salvador Dalí, Jean Arp ou René Magritte, elle réunit de véritables chefs-d’œuvre de l’art moderne, de ceux qu’on ne voit d’ordinaire que dans les livres ou, à la rigueur, dans de prestigieux musées de l’étranger. Elle permet aussi de découvrir nombre d’artistes que l’histoire a trop longtemps passés sous silence, notamment des femmes (Leonora Carrington, Dora Maar, Claude Cahun, Judit Reigl…), mais aussi des œuvres qu’on n’aurait pas forcément affiliées de prime abord au surréalisme et qui, envisagées dans ce contexte, acquièrent une nouvelle luminosité.

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