SURSAUT RADIO RAPIDE
Portrait robot des sursauts radio rapides
Un sursaut radio rapide est une impulsion observée (jusqu'à présent) sur des bandes de fréquences radio relativement étroites incluses dans un intervalle allant de 0,7 à 10 gigahertz (GHz). Ce sont les fréquences utilisées par la téléphonie mobile, la plupart desradars et des fours à micro-ondes. Pour une fréquence donnée, un FRB dure quelques millisecondes. Mais, moins la fréquence est élevée, plus ce signal arrive tardivement. La partie du signal à 1 GHz peut arriver plusieurs dixièmes de seconde après celle à 3 GHz. Selon les règles de l'analyse standard, ce décalage du temps de l'arrivée du signal en fonction de la fréquence est causé par un effet de propagation des ondes radio à travers les milieux interstellaire et intergalactique. Ce phénomène est appelé dispersion.Il est lié au fait que l'espace n'est pas vide : il contient, entre autres, des électrons. Ceux-ci, en interagissant avec l'onde, ralentissent sa progression. Plus la source est éloignée, plus le nombre d'électrons rencontrés est grand, et plus la dispersion est importante.
Deux autres caractéristiques ont été mises en évidence : le signal est plus long aux basses fréquences qu'aux hautes fréquences (diffusion) et son amplitude peut varier d'une façon caractéristique (effet Faraday). Ce sont aussi des effets en relation avec la propagation de l'onde dans l'espace, liés dans ce dernier cas à la présence d'un champ magnétique, comme on peut en rencontrer sous forme diffuse dans les galaxies, entre les galaxies, ou sous une forme très intense au voisinage d'astres comme les pulsars.
Par ailleurs, malgré leurs recherches, les astronomes n'ont toujours pas observé de FRB à d'autres fréquences (domaines du visible, des rayons gamma, des rayons X…). Le fait qu'un signal aussi énergétique soit émis seulement en ondes radio est troublant.
Les radiotélescopes, comme les télescopes optiques, n'observent à un instant donné que de petites parties du ciel, ce qui implique que de nombreux sursauts radio rapides échappent à l’observation. Seulement une bonne vingtaine de signaux de ce type ont été signalés en dix ans. Mais les études statistiques estiment à plusieurs milliers le nombre de FRB théoriquement observables chaque jour dans la totalité du ciel.
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Écrit par
- Fabrice MOTTEZ : directeur de recherche au CNRS
Classification
Médias