SŪRYA, divinité hindoue
Dans l'hindouisme, Sūrya représente le Soleil et le dieu Soleil. Bien que, pendant la période védique (IIe millénaire-viie siècle avant J.-C.), plusieurs autres divinités aient des caractéristiques solaires, elles sont pour la plupart syncrétisées en un seul dieu à une période plus tardive. Sūrya figurait autrefois sur le même plan que Visnu, Śiva, Śâkti et Ganeśa, et l'on trouve plusieurs temples qui lui sont dédiés sur tout le territoire indien. Ces cinq divinités font l'objet d'un culte chez un nombre important de brahmanes (prêtres), les smārta, mais Sūrya est vénéré comme divinité suprême par un petit groupe seulement, la secte des Sauras. Cependant, c'est lui que la plupart des hindous invoquent, et la gāyatrī (mantra de trois vers de huit syllabes) qu'ils récitent tous les matins à l'aube s'adresse au Soleil.
Sūrya est le père mythologique d'un grand nombre de fils éminents, dont Manu (le premier homme), Yama (le dieu de la mort), les jumeaux Aśvin (les médecins des hommes et des dieux), Karna (un grand guerrier du poème épique sacré Mahābhārata), et Sugrīva (le roi des singes). Les purāna (collections de mythes et légendes) racontent que les armes des dieux sont forgées à partir de copeaux provenant de Sūrya, dont le rayonnement est éblouissant. Il a le pouvoir de dissiper les ténèbres, de guérir la maladie, de chauffer et d'illuminer le monde. Son épouse, Usas, qui dans certains récits est sa mère ou sa maîtresse, est la personnification de l'aube.
Les sculptures représentant Sūrya le montrent dans la tenue « nordique » scythe, vêtu d'un manteau ajusté et chaussé de grandes bottes, ce qui suggère une influence des cultes iraniens du Soleil. Il est généralement représenté dans un char tiré par sept chevaux ou par un cheval à sept têtes, tenant à la main des fleurs de lotus épanouies (padma), la tête nimbée d'un halo ou émettant des rayons. Parmi les temples qui lui sont dédiés, le plus grandiose est le Sūrya Deul (temple du Soleil), construit au xiiie siècle à Konārak en Orissa. On l'appelait autrefois la Pagode noire. Tout l'édifice est conçu comme un char à vingt-quatre roues dans lequel le dieu Soleil caracole à travers les cieux.
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