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SUZUKI BUNJI (1885-1946)

Militant du mouvement syndicaliste ouvrier et fondateur de la Société fraternelle, Suzuki Bunji a jeté les bases du syndicalisme au Japon.

Ayant fait des études de droit tout en travaillant, Bunji se convertit au christianisme, et c'est à travers sa collaboration à une revue religieuse qu'il se tourne vers le socialisme et devient journaliste. En 1911, il organise le Groupe d'études des vagabonds pour se consacrer aux problèmes des indigents. L'année suivante, il fonde la Société fraternelle dont les objectifs sont volontairement limités à l'entraide sociale et à l'harmonisation de rapports entre le travail et le capital, pour ne pas tomber sous le coup de la répression particulièrement sévère qui est la conséquence de l'Affaire du complot de haute trahison. Sa politique prudente lui vaut l'appui d'un grand patron du monde des affaires, Shibusana Eiichi. Lorsqu'en 1915 Suzuki se rend aux États-Unis, les effectifs de la Société fraternelle sont passés de 15 à 6 500 membres. Ses contacts avec l'A.F.L. (American Federation of Labor) et ses rencontres avec Gompers lui valent de franchir l'océan plusieurs fois et de réorganiser son mouvement sur la base de la revendication des droits de grève et d'association pour les ouvriers. En 1919, la Société fraternelle, avec 30 000 adhérents, devient la Société fraternelle de la Fédération générale des syndicats ouvriers du Grand Japon. Deux ans plus tard, la centrale syndicale qu'il avait fondée prend le nom de Fédération générale des syndicats ouvriers japonais et Suzuki en restera le président jusqu'en 1930, date à laquelle il est remplacé par un syndicaliste d'origine ouvrière pour devenir lui-même conseiller de ce que l'on connaît désormais sous le nom de Sōdōmei.

Parallèlement à ses activités au sein du mouvement syndicaliste ouvrier, Suzuki participe régulièrement aux congrès de l'O.I.T. (Organisation internationale du travail) et milite dans le mouvement syndicaliste paysan : il devient le premier président de la Fédération générale des syndicats paysans japonais fondée en 1928. Mais son nom reste lié à celui de la plus grande centrale syndicale de la période de l'entre-deux-guerres. On lui a reproché souvent son manque d'engagement politique ; il est toujours en tout cas resté attaché à la foi chrétienne.

— Catherine CADOU

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