SYLLEPSE, rhétorique
La rhétorique distingue deux sortes de syllepses : l'une grammaticale, l'autre oratoire. Il s'agit dans l'un et dans l'autre cas, selon l'étymologie, de « prendre ensemble » différentes catégories grammaticales ou sémantiques. La syllepse grammaticale procède à partir d'un défaut d'accord grammatical entre deux termes dont l'un s'accorde avec l'idée qui sous-tend la proposition : « Jamais je n'ai vu deux personnes être si contents l'un de l'autre », dit Molière dans Don Juan, sans se soucier du genre du mot « personnes ». Par les syllepses oratoires, on prend dans la même phrase un mot au sens propre et au sens figuré. Ce dernier peut l'être par métonymie, synecdoque ou métaphore (Fontanier). « Je percerai le cœur que je n'ai pu toucher » (Racine, Andromaque). Le mot cœur est ici à la fois l'organe vital et la métaphore du lieu de la sensibilité affective.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Véronique KLAUBER : auteur
Classification
Autres références
-
MÉTAPHORE
- Écrit par Jean-Yves POUILLOUX
- 6 370 mots
...puissance métaphorique » et que celle-ci joue en fait déjà de chaque côté de la distinction. Soit le vers de Racine que Fontanier utilise comme exemple de syllepse (figure dans laquelle un même mot est pris une fois dans un sens propre puis une seconde fois dans un sens figuré) : « Un père, en punissant,...