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SYNDICALISME

Problèmes du syndicalisme

Le syndicalisme contemporain se trouve confronté à de nombreux problèmes qu'on peut regrouper autour de trois idées essentielles : semble s'observer, tout d'abord, une certaine désaffection à son égard, qui se traduit en particulier par ce qu'on peut appeler la désyndicalisation ; cela se manifeste au moment même où, au plan interne, le syndicalisme se trouve devoir faire face à un nombre de tâches accrues qu'il parvient parfois difficilement à assumer ; enfin la mondialisation des activités, qui s'est accentuée et qu'on traduit quelquefois par le terme de globalisation de l'économie, constitue pour lui un nouveau défi.

Désyndicalisation

La « crise » du syndicalisme a accédé de nos jours au statut de lieu commun. Pour en faire l'analyse autrement que d'un point de vue polémique ou subjectif, il convient d'en voir les manifestations, d'en identifier les raisons et de repérer les modalités que peut adopter le syndicalisme pour y remédier.

Manifestations de la crise du syndicalisme

Il est commode, à propos du mouvement syndical, de distinguer trois cercles concentriques d'ampleur plus ou moins grande, celui des sympathisants, celui des adhérents et celui des militants et, en conséquence, de distinguer successivement les crises d'audience, de recrutement et de militantisme dont souffre l'institution.

Les sources statistiques auxquelles on peut se référer pour suivre l'audience syndicale sont diverses (par exemple, en France, élections à la Sécurité sociale, aux conseils de prud'hommes, aux comités d'entreprise, aux délégués du personnel) ; elles n'ont ni la même périodicité ni le même champ et, par ailleurs, les élections professionnelles se déroulent dans des contextes différents qui rendent leurs résultats difficilement comparables. On peut néanmoins observer, depuis le début des années 1980 pour ce qui concerne la France, une chute des voix se reportant sur les grandes centrales syndicales, une montée des listes non syndicales, un abstentionnisme non négligeable qui concerne plus particulièrement les jeunes.

Il n'est pas facile d'évaluer le nombre d'adhérents d'une organisation syndicale. Non seulement parce que, dans la plupart des pays, on ne dispose que de sources d'origine syndicale qui ne sont pas nécessairement fiables dans la mesure où le nombre affiché est un argument de la lutte sociale, mais surtout parce que la notion d'adhérent est floue : doit-on retenir le nombre de cartes placées, de timbres payés, de mandats aux congrès syndicaux ? L'identification entre l'adhérent et le cotisant régulier est de moins en moins évidente puisqu'il a été possible, par exemple en France, d'observer des adhérents qui ne cotisent plus ou pas depuis des années tout en assumant des tâches militantes. Malgré toutes ces difficultés d'évaluation, on peut cependant affirmer que le syndicalisme français a perdu un grand nombre d'adhérents depuis 1975 et que le taux global de syndicalisation ne dépasse pas 8 p. 100 en 2005. Des phénomènes semblables, quoique d'ampleur différente, atteignent le syndicalisme étranger (États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Allemagne et même Suède où le taux de syndicalisation demeure cependant supérieur à 80 p. 100). Il est dès lors indéniable que les organisations syndicales, affectées par la baisse de leurs adhérents, doivent revoir leurs organigrammes, alléger les effectifs de leurs permanents, repenser l'emploi de leurs moyens.

Avec le militantisme nous pénétrons dans un domaine où, pour différentes raisons, la subjectivité des appréciations risque de l'emporter. Doit-on mesurer le militantisme à l'évaluation chiffrée de la grève ? Ce serait oublier que la grève est de caractère multidimensionnel et qu'entre mot d'ordre[...]

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Écrit par

  • : professeur de sciences économiques à l'université de Paris-X-Nanterre
  • : chargé de recherche au C.N.R.S.

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