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APNÉES OBSTRUCTIVES DU SOMMEIL SYNDROME D'

Diagnostic et traitement

Le diagnostic repose idéalement sur une polysomnographie, « l'enregistrement » du sommeil, de la respiration et de quelques paramètres cardio-vasculaires comme la fréquence cardiaque. Cela permet d'identifier les arrêts respiratoires, les désaturations en oxygène et les micro-éveils associés. On peut également n'enregistrer que la respiration au cours du sommeil, ce qui nécessite moins de compétences spécialisées et de temps de mise en place et d'analyse. Enfin, des systèmes de diagnostic simplifié ou de dépistage sont utilisables.

La décision de traiter prend en compte le nombre d'événements respiratoires nocturnes (apnées, hypopnées), leurs conséquences (intensité de la désaturation en oxygène au cours du sommeil, fragmentation du sommeil) et les symptômes ou conséquences du SAS : la somnolence et les conséquences cognitives sont au premier plan de la décision de traiter. L'amélioration clinique est alors en général très importante et survient dans les premiers jours ou semaines de traitement.

Cependant, la démonstration d'une implication du SAS dans la genèse de l'hypertension artérielle, l'aggravation de l'insuffisance coronaire ou des troubles du rythme cardiaque et plus globalement sa contribution à la morbidité et la mortalité cardio-vasculaire, est en train de modifier l'approche thérapeutique. Traiter un SAS sévère pourrait ainsi permettre une prévention cardio-vasculaire primaire justifiée. Traiter un SAS modéré à sévère, en cas de morbidité cardio-vasculaire avérée, permettrait un meilleur contrôle de la maladie.

Le seul traitement ayant démontré une efficacité dans le syndrome d'apnées du sommeil modéré et sévère est la pression positive continue (recours à un masque d'oxygène). C'est vrai aussi bien pour la somnolence, les troubles cognitifs, la qualité de vie et la réduction de la pression artérielle et la prévention des accidents cardio-vasculaires, en particulier dans le cadre de l'insuffisance coronaire. C'est également le cas pour ce qui concerne les troubles du rythme cardiaque, en particulier la fibrillation auriculaire.

Des centaines de milliers de personnes sont donc traitées ainsi dans le monde dont environ 150 000 en France. Cependant, entre 25 et 35 p. 100 des sujets apnéiques ne pourront supporter ce traitement par intolérance initiale au port d'un masque au cours du sommeil ou par abandon du fait d'effets secondaires mineurs portant essentiellement sur le nez (obstruction ou écoulement nasal, éternuements...).

L'amaigrissement en cas de surpoids, la suppression de l'alcool le soir ou des substances myorelaxantes, l'éducation à dormir sur le côté plutôt que sur le dos sont autant de mesures utiles mais habituellement insuffisantes à guérir le syndrome d'apnées. Il n'y a pas à ce jour de traitement médicamenteux efficace. La chirurgie concerne éventuellement le seul ronflement, de même que les techniques plus limitées telle la radiofréquence appliquée au voile, hélas très décevante dans le syndrome d'apnées du sommeil.

La seule alternative, utilisable surtout dans le contexte du syndrome d'apnées léger ou modéré, est l'utilisation d'une orthèse de propulsion mandibulaire, sorte d'appareil dentaire avançant la mandibule, qui ouvre et stabilise le pharynx.

— Patrick LÉVY

— Véronique VIOT-BLANC

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Écrit par

  • : professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service au C.H.U. de Grenoble
  • : unité de sommeil, hôpital Lariboisière, Paris

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    • 6 médias
    Le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une pathologie fréquente (environ 5 p. 100 de la population générale) et grave. D'autres anomalies, plus rares, existent, telles que la respiration périodique et les apnées centrales au cours de l'insuffisance cardiaque (respiration de Cheyne-Stokes)...