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SYNÉSIUS DE CYRÈNE (entre 370 et 375-apr. 413)

Rhéteur, philosophe néo-platonicien, puis, après sa conversion, évêque chrétien. Synésius, né à Cyrène en Libye, fut initié à la philosophie et à la science (astronomie et mathématiques) par la célèbre Hypatie, à Alexandrie. Il conserva toute sa vie une double fidélité, typiquement platonicienne, à la vie intérieure et à l'engagement politique. Personnalité influente de Cyrénaïque, Synésius assuma plusieurs charges dans sa province et fut envoyé à Constantinople (399-402) pour obtenir une détaxe en faveur de la Libye. Il prononça à cette occasion, devant le jeune empereur Arcadius, un discours, Sur la royauté, où il exposa courageusement ses conceptions philosophiques sur le prince idéal, tout en stigmatisant la décadence de la Cour. Il épousa à Alexandrie une chrétienne et rentra dans son pays pour y jouir d'une vie de grand seigneur, s'adonnant aux plaisirs de la correspondance et de la chasse. On lui confia diverses responsabilités dans l'organisation de la défense des frontières abandonnées par les troupes régulières contre les bandes de brigands.

En un temps où l'épiscopat devenait la fonction sociale la plus importante, c'est sans doute pour ses qualités de responsable politique que les chrétiens de la Pentapole le choisirent comme évêque de Ptolémaïs en 410. Synésius, qui n'était peut-être pas encore baptisé, accepta, mais en posant ses conditions : il voulait pouvoir rester dans l'état du mariage, ne pas être contraint de professer la résurrection des corps, ni de renoncer aux doctrines de la préexistence de l'âme et de l'éternité du monde. On ne sait pas jusqu'à quel point il put trouver satisfaction. Il fut en tout cas consacré évêque par Théophile, après un séjour de six mois à Alexandrie au sujet duquel nous ne savons malheureusement rien. Synésius semble s'être comporté selon l'image que l'on se faisait de l'évêque à cette époque : lutte contre les hérésies, discipline ecclésiastique, défense de ses diocésains contre les dépravations de l'autorité, excommunications.

Son œuvre littéraire, en grande partie antérieure à sa consécration épiscopale, est d'une haute qualité et recouvre plusieurs genres : Hymnes, Sur la royauté, Éloge de la calvitie, Lettres, Sur la Providence, Dion, Sur les rêves, Homélies. Ces divers écrits révèlent un des meilleurs écrivains de l'époque et peut-être une des personnalités les plus intéressantes de la fin de l'Antiquité. Synésius illustre de façon remarquable le rapprochement qui s'était opéré dans les esprits entre la tradition hellénique et le christianisme tant sur le plan culturel que sur le plan social. À ses propres yeux, son passage au christianisme n'était que l'accomplissement de son idéal philosophique.

— Richard GOULET

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.

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  • SOCIÉTÉS SECRÈTES

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    • 2 732 mots
    ...chrétiennes, fut en usage dans l'Église. Au début du ve siècle, la nécessité du secret était encore enseignée par l'évêque de Ptolémaïs, Synésius : « La vérité doit être tenue secrète, écrivait-il, car les masses ont besoin d'un enseignement proportionné à leur raison imparfaite. » On sait,...