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SYNTAGME

Le concept de syntagme, dans les théories structurales de la linguistique, s'oppose à paradigme et renvoie à la succession chronologique des unités mises en œuvre dans l'énoncé réalisé : au sens étroit, « renverrons » est un syntagme, car il consiste en une suite de quatre morphèmes, à savoir le préfixe (qui commute à cette place avec zéro), le radical lexical (qui pourrait être anim- ou toute autre idée verbale), le morphème du futur et celui de la première personne du pluriel ; chacun de ces éléments est en relation paradigmatique avec ses équivalents au même point de la séquence et en relation syntagmatique avec son entourage, qu'on appelle aussi « distribution » (la somme des environnements possibles). On opposera ainsi l'axe paradigmatique, ou liste des occurrences possibles en un point de la chaîne, à l'axe syntagmatique, ou vecteur des concaténations effectives ; cette dernière notion rend les plus éminents services aussi bien en stylistique de l'énoncé que dans l'analyse des troubles du langage (théories de R. Jakobson sur les troubles de la similarité, ou paradigmatiques, et sur les troubles de la contiguïté, ou syntagmatiques).

On réserve cependant le nom de syntagme proprement dit, dans les analyses syntaxiques, à une entité complexe, intermédiaire entre le morphème et la phrase, et qui correspond à un constituant de cette dernière. Ainsi, un énoncé minimal se compose dans la plupart des langues d'un syntagme nominal, comprenant le nom et, éventuellement, ses déterminations, dont certaines sont facultatives pour la structure de la phrase (tout ce qui peut commuter avec « il », quelle que soit la longueur du syntagme), et d'un syntagme verbal ou prédicatif, qui s'obtient par soustraction (en gros, tout ce qui peut commuter avec « court »). Lorsqu'on a affaire à un verbe transitif, on considère que le syntagme verbal domine une sous-structure ayant les mêmes propriétés formelles que le syntagme nominal, à cette différence près que, dans des langues à ordre assigné, il se trouve à droite du verbe.

— Robert SCTRICK

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