SYNTHÉTISEUR, musique
Les synthétiseurs sont des instruments de musique électroniques, capables de produire et de modifier électroniquement des sons, et fréquemment associés à un traitement informatique.
Le synthétiseur engendre des signaux électriques ondulatoires, qu'il soumet ensuite à une série de transformations sélectionnées par l'interprète ou par le compositeur : transformations d'intensité, de durée, de fréquence, de timbre... Les synthétiseurs peuvent engendrer des sons proprement inouïs, impossibles à produire par des instruments de musique conventionnels.
Le RCA Electronic Music Synthesizer mis au point en 1951 et 1952 par les ingénieurs acousticiens américains Harry F. Olson et Herbert F. Belar dans les laboratoires de la Radio Corporation of America (R.C.A.) de Princeton, dans le New Jersey, était avant tout destiné à composer de la musique. Les informations fournies à cette machine étaient codées par des trous percés sur une bande de papier. Conçu pour accomplir des recherches sur les propriétés du son, le RCA Electronic Music Synthesizer a attiré les compositeurs qui souhaitaient étendre la gamme de sons mis à leur disposition.
Les années 1960 voient apparaître les premiers véritables synthétiseurs, au premier rang desquels le Moog de la firme R. A. Moog Co., fondée en 1954 par Robert A. Moog, et le Buchla de la firme Buchla Associates, créée en 1964 par Donald F. Buchla, tous deux commercialisés en 1964. La plupart des synthétiseurs ont des claviers comparables à celui du piano, mais on a utilisé d'autres types de mécanismes. Le Moog III était doté de deux claviers de cinq octaves qui commandaient les changements de tension (donc la hauteur du son, le timbre, les attaques et les extinctions du son ainsi que d'autres paramètres). Le compositeur ou l'interprète disposait ainsi d'une variété infinie de contrôle sonore. Ce type de technologie analogique est devenu la base des synthétiseurs modulaires comme des synthétiseurs portables fabriqués en série dans les années 1960 et 1970. Le Buchla, était actionné par un « clavier » constitué d'une plaque métallique tactile sans touches mobiles, un peu comparable à la touche du violon.
Ces synthétiseurs faisaient appel à la synthèse soustractive, c'est-à-dire au retrait des composantes indésirables d'un signal contenant un son fondamental et tous les harmoniques apparentés (signaux ondulatoires en dents de scie). En revanche, le générateur de sons élaboré entre 1962 et 1964 par James Beauchamp à l'université d'Illinois à Urbana et connu sous le nom d'Harmonic Tone Generator, faisait appel à la synthèse additive, c'est-à-dire à l'élaboration des sons à partir de sons « purs » (signaux sinusoïdaux), dépourvus d'harmoniques ; il présentait certains avantages en ce qui concerne les couleurs sonores produites.
À la fin des années 1970 et dans les années 1980, on a mis au point des synthétiseurs beaucoup plus compacts utilisant des micro-ordinateurs et diverses techniques de synthèse numérique : échantillonnage de sons entiers (enregistrement numérique de sons), synthèse de Fourier (spécification d'harmoniques individuels) et la synthèse FM (modulation de fréquence) utilisant des ondes sinusoïdales... Parmi ces instruments, les plus importants ont été le Fairlight CMI, le New England Digital's Synclavier II et la série de synthétiseurs FM de Yamaha.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
ARRANGEURS DE LA CHANSON FRANÇAISE
- Écrit par Serge ELHAÏK
- 7 929 mots
- 3 médias
...collaborent avec Michel Berger et France Gall, ou encore le claviériste Jean-Yves D’Angelo (né en 1959) ouvrent cette nouvelle voie. D’autant que l'arrivée des synthétiseurs a accéléré le déclin des arrangements traditionnels et de la musique acoustique (utilisant les instruments classiques). Dans les studios... -
DANCE MUSIC
- Écrit par Eugène LLEDO
- 694 mots
-
Dangerous rhythm, ULTRAVOX
- Écrit par Eugène LLEDO
- 398 mots
Fondé en 1974, le groupe britannique Ultravox!, qui adoptera ultérieurement, en supprimant son point d'exclamation, le nom d'Ultravox, est d'abord influencé par David Bowie et le glam rock de Roxy Music. Il s'engage ensuite résolument dans la voie des musiques synthétiques avant de...
-
DISCO
- Écrit par Eugène LLEDO
- 483 mots
Musique de danse insouciante, le disco marque l'entrée de la musique populaire dans l'ère du producteur omniprésent. À partir de la fin des années 1970, les tubes au battement répétitif se multiplient.
Au tournant des années 1980, des musiciens-producteurs européens recyclent la ...
- Afficher les 13 références