Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SYPHILIS

Article modifié le

Diagnostic

<em>Treponema pallidum</em>, agent de la syphilis - crédits : Susan Lindsey/ CDC

Treponema pallidum, agent de la syphilis

Le diagnostic de la syphilis s'établit avant tout par la mise en évidence du tréponème et par les résultats des examens de sang.

Mise en évidence du tréponème

L'agent responsable de la syphilis a été découvert en 1905 par le zoologiste F. R. Schaudinn et le syphiligraphe Hoffmann, de Hambourg ; ils lui donnèrent le nom de Treponema pallidum – le genre Treponema appartient à l'ordre des Spirochaetaceae. Il peut être facilement révélé à l'aide d'un microscope à fond noir, soit à partir de la sérosité d'une lésion syphilitique (grattage au vaccinostyle à la surface d'un chancre ou d'une autre lésion), soit à partir d’une ponction ganglionnaire. Cette technique permet un diagnostic immédiat. Dans les tissus, il peut être révélé après imprégnation argentique (méthode de Fontana), ou par immunofluorescence avec des anticorps fluorescents. En cas de résultat négatif, il faut répéter les examens plusieurs jours de suite.

Le T. pallidum vivant est un organisme extrêmement mobile, long de 6 à 15 micromètres, présentant six à quinze spires, doué de mouvements en pas de vis. Il est très fragile hors de l’organisme et se divise toutes les trente heures environ.

Réactions sérologiques

T. pallidum, en principe, ne peut être mis en évidence qu'au cours des accidents de la syphilis récente, d'où l'intérêt de l'étude du sérum du malade, élément fondamental du diagnostic. Cependant, les structures antigéniques des tréponèmes pathogènes sont très complexes et les parentés entre eux sont telles que la sérologie ne permet pas toujours la distinction entre la syphilis et d’autres tréponématoses (pian, béjel).

Les tests sérologiques sont de deux types :

– Lestests non tréponémiques (TNT) mettent en évidence les anticorps contre des cardiolipides des tréponèmes. Ils apparaissent dix à quinze jours après le début du chancre ; leur taux initialement faible ne devient révélateur que vers le trentième jour. Le « Bordet-Wassermann », abandonné, appartient à cette catégorie de test. Ces TNT peuvent être faussement positifs et ne sont en outre pas spécifiques de T. Pallidum. En revanche, les tests TNT sont utiles pour le suivi d’un traitement.

– Les tests à antigènes tréponémiques (TT) mettent en évidence des anticorps spécifiques de T. pallidum. D'apparition précoce (5 à 8 jours après le début du chancre), ils prennent toute leur valeur en cas de lésion primaire atypique, ou lorsque des traitements locaux intempestifs ont été institués. Ces tests sérologiques sont nombreux : réaction d'hémagglutination passive (TPHA, ou Treponema pallidum hemagglutination assay) ; tests par immunofluorescence ; tests ELISA (enzyme linked immunosorbent assay) ou EIA (enzyme immuno assay)… Le testd'immobilisation des tréponèmes (test de Nelson), test de référence vu sa très grande spécificité, met en évidence des anticorps qui immobilisent, in vitro, des trépomènes vivants et mobiles ; ces « immobilisines » apparaissent plus tardivement que les autres réactions (de 20 à 30 jours après le début du chancre), sauf en cas de réinfection ; la négativation de ce test après traitement est un bon test de l'efficacité de la thérapeutique.

Non sérologiques, les réactions d'amplification de l’ADN par PCR (polymerase chain reaction) avec des amorces spécifiques de T. pallidum, permettent de trancher les cas litigieux.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès sciences naturelles, ancien chef de l'unité de biologie des tréponématoses, Institut Alfred-Fournier, centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé
  • : chef de consultation à l'hôpital Saint-Louis, ancien directeur de l'Institut Alfred-Fournier
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Médias

Syphilis : origine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Syphilis : origine

<em>Treponema pallidum</em>, agent de la syphilis - crédits : Susan Lindsey/ CDC

Treponema pallidum, agent de la syphilis

Évolution de la syphilis acquise non traitée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Évolution de la syphilis acquise non traitée

Autres références

  • ARSENIC

    • Écrit par
    • 4 499 mots
    • 2 médias
    ...monosodique ou Tripoxyl (formule 1) et le N-phénylglycinamide-p-arsinate de sodium (formule 2). L'acétarsone (formule 3) a été employé dans le traitement de l'amibiase et dans celui de la syphilis. Associé à la quinine, l'acétarsone a été préconisé dans le traitement du paludisme.
  • ATAXIE

    • Écrit par
    • 132 mots

    Perturbation de la motricité (volontaire et involontaire) qui fait suite à une altération de la sensibilité profonde. La possibilité de mouvements normaux sous le contrôle de la vue contraste dans l'ataxie avec les troubles qui se produisent dès l'occlusion des yeux. Lorsque ses yeux sont fermés,...

  • CHANCRES

    • Écrit par
    • 436 mots
    • 1 média

    Désignation traditionnelle de certaines ulcérations cutanées ou muqueuses qui accompagnent l'inoculation de certains microbes : tréponème de la syphilis, bacille de Ducrey, bacille de Koch. Le chancre syphilitique survient trois semaines après la contagion. Sur les muqueuses,...

  • EHRLICH PAUL (1854-1915)

    • Écrit par
    • 682 mots
    • 1 média

    Savant allemand, prix Nobel de médecine (1908), qui a largement contribué à la naissance ou au développement de nombreuses disciplines biologiques telles que l'hématologie, l'immunologie, la chimiothérapie, la pharmacologie et la cancérologie. Né en Silésie, neveu d'un fabricant...

  • Afficher les 19 références

Voir aussi