SYPHILIS
Recherches actuelles
Le même malade peut contracter la syphilis plusieurs fois dans sa vie. En général, on pense que les réinfections ne s'observent qu'après la guérison clinique et sérologique, donc après disparition d'une protection immunitaire, d'ailleurs mal définie. Cette notion d'immunité tréponémique est à la base de tentatives en cours, spécialement aux États-Unis, pour identifier et étudier les divers antigènes tréponémiques susceptibles de permettre la mise au point d'un vaccin contre la syphilis.
Les travaux de P. Collart et de M. Poitevin (1981) – mettant en évidence des tréponèmes dans des prélèvements ganglionnaires de liquide céphalo-rachidien, et d'humeur aqueuse provenant de malades atteints de syphilis symptomatique, tardive ou latente, tardivement traitée – devraient rendre prudent avant d'affirmer la guérison : « La permanence de la positivité sérologique traduit la persistance du tréponème pâle dans l'organisme à l'état de commensalité ; mais dans des conditions biologiques que l'on ne connaît pas, ces germes seraient susceptibles de récupérer leur virulence et de redevenir pathogènes pour l'hôte qui les abrite. »
La syphilis n'est pas une maladie honteuse ; il faut la considérer comme une maladie infectieuse, peu grave, facilement guérissable, sans incidence sur la descendance si un traitement précoce et correct a été institué. Mais elle peut devenir extrêmement sérieuse si elle n'a été ni révélée ni traitée.
La vaccinothérapie ne semble pas pouvoir être réalisée dans un avenir proche. Ce sont donc encore les mesures prophylactiques collectives qui semblent être les armes les plus efficaces dans la lutte contre cette maladie, à savoir : la connaissance des aspects actuels de la syphilis, et surtout la nécessité de prescrire des traitements synchronisés, immédiatement efficaces, dans le but de rompre le plus rapidement possible les chaînes de contamination et d'obtenir une protection contre les complications lointaines de la syphilis ; la soumission aux tests sérologiques imposés à différentes étapes de la vie (mariage, examen prénatal, etc.) et aux tests systématiques de contrôle après traitement ; enfin, de ne reprendre une vie sexuelle normale qu'après la certitude de la non-contagion.
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Écrit par
- Michel POITEVIN : docteur ès sciences naturelles, ancien chef de l'unité de biologie des tréponématoses, Institut Alfred-Fournier, centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé
- André SIBOULET : chef de consultation à l'hôpital Saint-Louis, ancien directeur de l'Institut Alfred-Fournier
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