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SYRIE, archéologie

L'histoire des découvertes archéologiques de la Syrie n'est en rien comparable à celle des pays voisins. À une première et longue période marquée par l'indifférence des archéologues, beaucoup plus soucieux de confirmer les informations tirées de la Bible ou éblouis par les merveilleuses découvertes réalisées en Assyrie ou dans le pays sumérien, succède dans le courant du xxe siècle un vif intérêt pour l'archéologie syrienne, qui a provoqué à partir des années 1960 des fouilles de plus en plus nombreuses et surtout un renouvellement des problèmes. Malgré ce handicap de départ, la Syrie est devenue le point fort de la recherche archéologique au Proche-Orient, et les découvertes qui y ont été réalisées contribuent à une meilleure compréhension des civilisations voisines.

Les conditions géographiques ont leur part dans cette désaffection première. Les limites territoriales de la Syrie ne sont pas très faciles à préciser, sauf à l'ouest limité par la côte de la Méditerranée orientale ; la chaîne du Taurus au nord, une ligne verticale passant par le djebel Sindjar à l'est, et, vers le sud, les déserts qui prolongent ceux de l'Arabie, marquent les limites approximatives du domaine syrien. À l'intérieur de cet ensemble, il n'y a guère d'homogénéité, et là réside l'une des caractéristiques essentielles de ce pays ; en effet, au domaine côtier, typiquement méditerranéen, limité par les chaînes de l'Amanus, du mont Cassius et des Alaouites, succèdent des plaines plus ou moins marécageuses et des oasis nées des fleuves de l'Oronte (Ghab et plaine de l'Amuq) descendus de la Bekaa, ou du Barada (la Ghuta) ; à l'est, les larges étendues de la steppe syrienne, où viennent mourir les grands déserts méridionaux, sont limitées au nord par la région du massif calcaire, la région d'Alep, puis par l'ensemble formé par l'Euphrate et ses affluents, principalement le Balikh et le Khabur. De la juxtaposition de ces ensembles régionaux il résulte un compartimentage du pays en unités spécifiques, génératrices d'entités politiques fortement individualisées tout au long de l'histoire, situation peu favorable à la création d'un ensemble puissant et homogène. En outre, la position de la Syrie au contact de pays où se sont développés pendant l'Antiquité de grands empires (Anatolie, Mésopotamie, et, par-delà le Liban et la Palestine, l'Égypte) ne fait que souligner ce handicap. Ainsi, le contexte géographique, mais aussi les données économiques, les ambitions humaines ont fait de cette terre le point de rencontre, pacifique et guerrier à la fois et tour à tour, d'un grand nombre de civilisations de la Méditerranée orientale et du Proche-Orient. C'est là que résident la faiblesse politique mais aussi la force et la spécificité culturelle de ce pays.

L'évolution de la recherche archéologique

Les premiers pas

La recherche archéologique a commencé très tard en Syrie et les premières étapes se sont déroulées très lentement. La phase active a été précédée d'explorations conduites par des voyageurs curieux de l'Orient, qui eurent pour résultat de permettre la redécouverte de sites antiques oubliés. Ainsi J. L.  Burckhardt (1784-1817), explorateur et ethnologue suisse, a contribué, grâce à la publication de ses notes de voyage, à la connaissance du Proche-Orient. Durant cette période et pour la plus grande partie du xixe siècle, c'est l'intérêt pour la Bible qui est à l'origine de la connaissance du monde oriental : volonté souvent naïve de prouver la véracité des récits bibliques ou, plus simplement, avec E. Robinson dans ses Recherches bibliques en Palestine (1851), désir de retrouver et de consigner par écrit des témoignages de l'Antiquité biblique.

Dans la seconde[...]

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Avenue à portiques d'Apamée, Syrie - crédits : Louise Norton,  Bridgeman Images

Avenue à portiques d'Apamée, Syrie

Grande colonnade de Palmyre, Syrie - crédits : Louise Norton,  Bridgeman Images

Grande colonnade de Palmyre, Syrie

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