- 1. Géographie de la Syrie
- 2. La Syrie avant la conquête arabe
- 3. La Syrie musulmane
- 4. La domination ottomane
- 5. Britanniques et Français
- 6. Le régime des colonels
- 7. Luttes pour l'indépendance politique
- 8. Stabilité retrouvée et consolidation du pouvoir du général Hafez al-Assad
- 9. Les longues années de « transition »
- 10. Succession dynastique et nouveaux enjeux régionaux
- 11. Révoltes de la société et résistance du régime Assad
- 12. Chronologie contemporaine
- 13. Bibliographie
SYRIE
Nom officiel | République arabe syrienne (SY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Bachar al-Assad (depuis le 17 juillet 2000). Premier ministre : Mohammad Ghazi al-Jalali (depuis le 23 septembre 2024) |
Capitale | Damas |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Livre syrienne (SYP) |
Population (estim.) |
23 434 000 (2024) 2
|
Superficie |
185 180 km²
|
Article modifié le
Succession dynastique et nouveaux enjeux régionaux
La mort du président Hafez al-Assad, le 10 juin 2000, permet l'aboutissement du processus de succession avec l'intronisation de son fils Bachar, au nom de la « stabilité » de la Syrie, soutenue par les hauts dirigeants du régime, le Baas, la bureaucratie étatique, les classes supérieures enrichies dans le commerce et par une majorité de la classe moyenne sunnite. Au cours de cette succession quasi monarchique, Bachar est nommé commandant des forces armées et secrétaire général du Baas ; puis, sa candidature à la présidence est approuvée à 97,3 % par les Syriens lors d'un référendum organisé le 10 juillet.
« Printemps de Damas » et fermeture autoritaire
Le nouveau président, tout en laissant la porte ouverte à la négociation avec Israël, entend mettre l'accent sur un programme interne de réforme et de modernisation. Il opère des changements importants de personnels dans la haute direction de l'État (ministères, haute fonction publique, direction des entreprises publiques, médias, administration provinciale...). Le gouvernement compte désormais des ministres technocrates ou des indépendants non baassistes. Bachar al-Assad prend également en compte l'effervescence qui s'empare des différents secteurs de la société, contenue jusque-là par le cadre autoritaire du régime.
Il entend répondre aux demandes du secteur privé qui travaille malgré les lourdes régulations étatiques, et à celles d'une jeune génération sensible à la nécessité d'une ouverture économique fondée sur la participation à la mondialisation et sur la relance des réformes. De multiples lois sont promulguées pour encourager l'entreprise, moderniser l'administration, réformer l'éducation, mais leur mise en application est souvent reportée. Damas reprend, à partir de 2002, les négociations d'association avec l'Union européenne (dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen issu du processus de Barcelone de 1995), qui aboutissent, en décembre 2003, à un projet d'accord. La réforme est nécessaire à la survie du système économique, mais elle bouleverse les réseaux clientélistes de redistribution et de corruption contrôlés par les caciques du pouvoir. Pour éviter cette contradiction, le gouvernement fait référence au modèle chinois qui préconise une réforme économique avec le maintien des monopoles politiques. Parallèlement, il se rapproche de son voisin irakien sous embargo, après des dizaines d'années de tensions frôlant la guerre, afin de permettre à Damas d'importer du pétrole à un prix inférieur au marché et en grande partie en violation de la résolution « Pétrole contre nourriture » prise par l'ONU (importations d'un montant d'environ 1 milliard de dollars par an) et d'exporter ses produits manufacturés chez son voisin (de 500 millions à 1 milliard de dollars par an).
Le nouveau président est également confronté à des revendications pour une ouverture politique. Son discours d'investiture, prononcé en juin 2000, par ses accents nouveaux a, en effet, aiguisé les attentes. Le pouvoir donne des signes symboliques tels que la liberté des médias (officiels ou indépendants), la libération de prisonniers politiques, la fermeture de la prison de sinistre réputation de Mezzeh, l'autorisation pour les partis regroupés dans le Front national progressiste d'élargir leurs activités (dans la presse), ou encore l'atténuation du culte de la personnalité. Immédiatement après la succession, les intellectuels diffusent des pétitions réclamant l'établissement de l'État de droit, la levée de l'état d'urgence, des libertés politiques accrues, la libération des prisonniers et le retour des exilés. Ils organisent sans autorisation officielle (une première en Syrie) des clubs de réflexion et des forums de discussion qui[...]
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Écrit par
- Fabrice BALANCHE : maître de conférences à l'université de Lyon-II-Louis-Lumière
- Jean-Pierre CALLOT : ancien élève de l'École polytechnique
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Charles SIFFERT : spécialiste économique et politique pour le Proche-Orient, conseiller privé
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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ÉTAT ISLAMIQUE (EI) ou DAECH ou DAESH
- Écrit par Encyclopædia Universalis
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Au début de 2011, en Syrie, l’insurrection contre le régime de Bachar al-Assad tourne rapidement à la guerre civile. C’est une occasion que saisit l’EII, dont les militants traversent sans difficulté la frontière irako-syrienne. Fin 2012, les groupes d’opposants syriens, majoritairement laïques... -
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