- 1. Géographie de la Syrie
- 2. La Syrie avant la conquête arabe
- 3. La Syrie musulmane
- 4. La domination ottomane
- 5. Britanniques et Français
- 6. Le régime des colonels
- 7. Luttes pour l'indépendance politique
- 8. Stabilité retrouvée et consolidation du pouvoir du général Hafez al-Assad
- 9. Les longues années de « transition »
- 10. Succession dynastique et nouveaux enjeux régionaux
- 11. Révoltes de la société et résistance du régime Assad
- 12. Chronologie contemporaine
- 13. Bibliographie
SYRIE
Nom officiel | République arabe syrienne (SY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Bachar al-Assad (depuis le 17 juillet 2000). Premier ministre : Hussein Arnous (depuis le 11 juin 2020) |
Capitale | Damas |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Livre syrienne (SYP) |
Population (estim.) |
23 434 000 (2024) 2
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Superficie |
185 180 km²
|
Article modifié le
La Syrie avant la conquête arabe
Les Cananéens autochtones et les Phéniciens qui, vers le milieu du deuxième millénaire, s'étaient mêlés à eux le long des côtes, avaient, au cours des siècles, formé un peuple syro-phénicien ayant une langue et une civilisation propres, et se distinguant des peuples environnants, arabe, égyptien et anatolien. Divisée en petites principautés, soumise par intermittence à l'Égypte à partir du xive siècle, la Syrie fut le théâtre de la migration des Hébreux aux xviie et xvie siècles, du débarquement des Philistins au xiie siècle, des incursions de tribus anatoliennes, puis des invasions des Babyloniens, des Égyptiens, des Hittites, des Assyriens, des Perses et des Macédoniens. C'est en 312 avant J.-C. que Séleucos, lieutenant d'Alexandre, fonda dans la vallée de l'Oronte un État ayant Antioche pour capitale, auquel il donna le nom de royaume de Syrie et qui s'étendit, par étapes successives, de la mer Égée à l'Inde. Pendant cette période s'infiltrèrent en Syrie des Arabes venus du sud de la péninsule arabique ; ils fondèrent des communautés à Émèse (Homs), Palmyre, Petra, dans le Haourân et la Damascène. Ils adoptèrent la langue araméenne, et se convertirent plus tard au christianisme. Certains, tels les Ghassānides, jouèrent un rôle important dans l'histoire de la Syrie. En 64 avant J.-C., le royaume séleucide s'effondra sous les coups des Romains qui formèrent la Provincia syria avec toutes les parties de la Syrie traditionnelle. Le pays connut alors une période de grande prospérité. D'après les auteurs anciens, sa population atteignit le chiffre de sept millions. La ville d'Antioche compta jusqu'à 300 000 habitants. Une renaissance araméenne se développa à partir des écoles d'Édesse (Ūrfa), Antioche, Héliopolis (Baalbek) et Palmyre se couvrirent de monuments grandioses.
Les Syriens jouèrent un rôle important à Rome. « Voici que l'Oronte syrien s'est déversé dans le Tibre, apportant sa langue et ses mœurs », écrivait Juvénal au ier siècle. Les légions stationnées en Syrie portèrent sur le trône de Rome plusieurs empereurs syriens : ceux de la dynastie émésénienne (218-235), puis Philippe l'Arabe (244-249).
Le transfert de la capitale de l'Empire romain à Byzance (330), puis le partage en Empire d'Occident et en Empire d'Orient (395) – la Syrie fut rattachée à ce dernier – marquèrent le début de l'époque byzantine (395-634), beaucoup moins libérale et brillante que ne l'avait été l'époque romaine. La fiscalité devint pesante, puis écrasante ; les caprices religieux des empereurs poussèrent les Syriens vers des schismes et des hérésies : nestorianisme, monophysisme, monothéisme.
Pourtant, l'esprit d'entreprise des Syriens parvint à créer, pendant cette période difficile, un commerce maritime florissant, tandis que la culture araméenne continuait à s'épanouir et qu'un art syrien original prenait naissance, caractérisé par la coupole architecturale, les mosaïques polychromes, les étoffes à « arabesques ».
Au vie siècle débutèrent les invasions perses qui aboutirent à une occupation de la Syrie et à la transformation de celle-ci – moins la Phénicie maritime – en satrapie perse, de 611 à 622. L'empereur Héraclius réussit à chasser les Perses et à recouvrer la Syrie, au prix de guerres qui laissèrent son armée épuisée. Aussi, lorsque les Arabes parurent aux frontières de la Syrie, ne se heurtèrent-ils pas à une forte opposition militaire et ne rencontrèrent-ils pas non plus de résistance de la part des Syriens, que deux siècles et demi de tracasseries byzantines avaient exaspérés.
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Écrit par
- Fabrice BALANCHE : maître de conférences à l'université de Lyon-II-Louis-Lumière
- Jean-Pierre CALLOT : ancien élève de l'École polytechnique
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Charles SIFFERT : spécialiste économique et politique pour le Proche-Orient, conseiller privé
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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