- 1. Géographie de la Syrie
- 2. La Syrie avant la conquête arabe
- 3. La Syrie musulmane
- 4. La domination ottomane
- 5. Britanniques et Français
- 6. Le régime des colonels
- 7. Luttes pour l'indépendance politique
- 8. Stabilité retrouvée et consolidation du pouvoir du général Hafez al-Assad
- 9. Les longues années de « transition »
- 10. Succession dynastique et nouveaux enjeux régionaux
- 11. Révoltes de la société et résistance du régime Assad
- 12. Chronologie contemporaine
- 13. Bibliographie
SYRIE
Nom officiel | République arabe syrienne (SY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Bachar al-Assad (depuis le 17 juillet 2000). Premier ministre : Hussein Arnous (depuis le 11 juin 2020) |
Capitale | Damas |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Livre syrienne (SYP) |
Population (estim.) |
23 434 000 (2024) 2
|
Superficie |
185 180 km²
|
Article modifié le
La Syrie musulmane
Les premières incursions arabes en Syrie furent le fait de Bédouins pillards que le calife Abū Bakr, successeur de Muhammad, voyait sans déplaisir quitter l'Arabie. Mais après que ces bandes eurent défait les forces byzantines (Adjnadain, 634), le calife envoya des troupes pour conquérir la Syrie. Son armée rencontra celle de l'empereur Héraclius sur le Yarmouk, le 20 août 636, et l'écrasa. Cette victoire décida du sort du pays. Alep et Antioche tombèrent sans résistance. Jérusalem opéra une reddition honorable en 638, après deux ans de blocus. Césarée fut occupée en 640.
Omar, successeur d'Abū Bakr, partagea la Syrie en cinq gouvernements militaires : Damas, Homs, Palestine, Jourdain et Syrie du Nord. Les habitants conservèrent leur langue, leurs tribunaux, leurs institutions municipales. Ils ne subirent pas de persécutions religieuses. Mais ils furent soumis à de lourds impôts : impôt foncier et capitation. L'occupation militaire arabe avait pour but principal l'exploitation des autochtones.
La période omeyyade
Les choses changèrent avec le calife Mu‘āwiyya, fils de Abū Sofrān l'un des conquérants de la Syrie et membre du clan illustre des Omeyyades, qui avait arraché le pouvoir à ‘Alī, cousin et gendre du prophète. Mu‘āwiyya déplaça le centre du califat de Kūfa, en Iraq, à Damas. Il se fit élire roi à Jérusalem, pria au Calvaire et sur le tombeau de Marie, épousa une Syrienne et gouverna son empire en s'appuyant sur les Syriens. Libéral et tolérant, il maintint en place les fonctionnaires chrétiens. Son chancelier, son médecin furent chrétiens. Il fit instruire son fils et successeur Yazid par un moine, fit rebâtir l'église d'Édesse détruite par un tremblement de terre. Il fonda la dynastie des Omeyyades (660-684), à laquelle succéda la dynastie apparentée des Marwānides (684-750).
Pendant cette période, l'empire arabe atteignit sa plus grande extension. Il fut divisé en neuf grandes provinces, et la province-capitale, celle de Syrie-Palestine, connut son plus brillant développement.
La Syrie demeurait largement chrétienne, surtout dans les campagnes. Les conversions à l'islam n'étaient nombreuses que dans les villes, parmi les prisonniers de guerre, et chez les Arabes syriens. À la fin du premier siècle de l'hégire (vers 722), on évaluait la population à 4 millions d'habitants, et le nombre des musulmans à 200 000. La langue usuelle était le syriaque. La population était divisée en quatre classes : les musulmans d'origine ; les maulā (convertis), fanatiques et ambitieux ; les dhimmi, ou « gens du Livre », chrétiens, juifs et sabéens, soumis aux impôts, mais conservant leur statut civil et leurs juridictions ; les esclaves, prisonniers de guerre ou victimes de rapts, qui faisaient l'objet d'un commerce prospère.
Les Arabes avaient apporté à Damas la musique et la poésie. Les Syriens cultivaient les sciences, la philosophie, la médecine, les arts plastiques et leurs architectes édifièrent d'admirables monuments : en particulier, à Jérusalem, en 692, la mosquée Al-Aqsā et la Coupole du Rocher improprement appelée « mosquée d'Omar ».
Ce florissant empire fut malheureusement affaibli par les luttes contre son voisin byzantin et finalement détruit par des dissensions internes.
Contre Byzance, la guerre, qui ne cessa jamais tout à fait, fut marquée de quelques revers arabes : invasion des Mardaïtes anatoliens vers 687 ; échec de Soliman (Solaymān) devant Constantinople en 717.
Les guerres internes se présentèrent d'abord comme des séquelles de la querelle qui avait opposé Mu‘āwiyya à ‘Alī. Le fils de ce dernier fut battu à Kerbela et périt dans la bataille. (Les musulmans shī‘ites commémorent toujours ce deuil.) En 683, le Hedjaz (Hidjāz) se révolta à son tour. Les Médinois[...]
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Écrit par
- Fabrice BALANCHE : maître de conférences à l'université de Lyon-II-Louis-Lumière
- Jean-Pierre CALLOT : ancien élève de l'École polytechnique
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Charles SIFFERT : spécialiste économique et politique pour le Proche-Orient, conseiller privé
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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