- 1. Géographie de la Syrie
- 2. La Syrie avant la conquête arabe
- 3. La Syrie musulmane
- 4. La domination ottomane
- 5. Britanniques et Français
- 6. Le régime des colonels
- 7. Luttes pour l'indépendance politique
- 8. Stabilité retrouvée et consolidation du pouvoir du général Hafez al-Assad
- 9. Les longues années de « transition »
- 10. Succession dynastique et nouveaux enjeux régionaux
- 11. Révoltes de la société et résistance du régime Assad
- 12. Chronologie contemporaine
- 13. Bibliographie
SYRIE
Nom officiel | République arabe syrienne (SY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Bachar al-Assad (depuis le 17 juillet 2000). Premier ministre : Hussein Arnous (depuis le 11 juin 2020) |
Capitale | Damas |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Livre syrienne (SYP) |
Population (estim.) |
23 434 000 (2024) 2
|
Superficie |
185 180 km²
|
Article modifié le
Britanniques et Français
Faysāl à Damas
Les troupes d'Allenby avaient été soutenues par une armée bédouine que commandait le prince Faysāl, fils du chérif de La Mecque. C'est cette armée qui avait pris Damas le 1er octobre. En mars 1920, Faysāl, s'appuyant sur les promesses faites par les Anglais à son père d'un « grand royaume arabe » s'étendant à toutes les possessions arabes de l'Empire ottoman, réunit à Damas un congrès général syrien dont les membres, venus de toutes les parties de la Syrie traditionnelle – sauf du Liban, que les Français occupaient – proclamèrent « l'indépendance de la Syrie dans ses limites naturelles, y compris la Palestine », et l'élirent roi. Mais, en même temps qu'elle promettait le grand royaume arabe au chérif de La Mecque, l'Angleterre concluait avec la France des accords répartissant ce même domaine en zones d'influence, la Syrie et le Liban constituant les zones françaises (accord Sykes-Picot, 1916). À la conférence de San Remo, en 1920, les pays arabes ex-ottomans étaient placés sous mandat français (Liban, Syrie) ou anglais (Irak, Transjordanie, Palestine).
Les Libanais avaient accueilli les Français en libérateurs ; mais la déception fut grande chez les chérifiens de Damas. Non seulement Faysāl ne reconnut pas l'autorité des Français mais il fit couper la voie ferrée Rayak-Alep, utilisée pour le ravitaillement des troupes françaises qui combattaient encore les Turcs en Cilicie. En juillet 1920, le général Gouraud, haut-commissaire à Beyrouth, occupa Alep, Homs et Hamā. Un corps français battit l'armée chérifienne à Khān Meissalūn le 24 juillet et entra le 25 à Damas. Faysāl quitta la Syrie où les Français établirent une administration mandataire.
Le mandat français
Séparée d'un Liban élargi, la Syrie fut divisée en quatre États : Damas, Alep, territoire des ‘Alawītes, djebel Druze, formant une confédération. Damas et Alep furent réunies en 1924. En 1925, une insurrection prit naissance dans le djebel Druze, et s'étendit bientôt à Damas ; elle ne fut réduite qu'en juillet 1926 après de sanglants combats. En 1930, le haut-commissaire français promulgua une Constitution, des élections eurent lieu en 1932 et un traité franco-syrien, inspiré du traité anglo-iraquien, fut élaboré, mais, par suite de considérations de politique intérieure, ne fut jamais proposé à la ratification du Parlement français.
En 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la France, pour des raisons de stratégie politique, accepta de rétrocéder à la Turquie le sandjaq d'Alexandrette (Hatay).
Au mois de juin 1941, les forces britanniques, auxquelles s'étaient jointes des Forces françaises libres, attaquèrent les troupes françaises de Syrie et du Liban (relevant du gouvernement de Vichy), qui, submergées par le nombre, durent capituler après des combats meurtriers. Le général Catroux, commandant des Forces françaises libres du Levant, proclama, à la fin de 1941, l'indépendance du Liban et de la Syrie, sans rien changer, en fait, à l'administration française. Aussi, après l'élection en 1943 d'une chambre et d'un président, Sǔkri al-Quwwatlī ( Choucri Kouatli), nationalistes, des troubles éclatèrent à Damas, en 1945. Les Français décidèrent alors de supprimer les derniers vestiges de l'administration mandataire, et ils évacuèrent complètement le pays en 1946.
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Écrit par
- Fabrice BALANCHE : maître de conférences à l'université de Lyon-II-Louis-Lumière
- Jean-Pierre CALLOT : ancien élève de l'École polytechnique
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Charles SIFFERT : spécialiste économique et politique pour le Proche-Orient, conseiller privé
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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