- 1. Géographie de la Syrie
- 2. La Syrie avant la conquête arabe
- 3. La Syrie musulmane
- 4. La domination ottomane
- 5. Britanniques et Français
- 6. Le régime des colonels
- 7. Luttes pour l'indépendance politique
- 8. Stabilité retrouvée et consolidation du pouvoir du général Hafez al-Assad
- 9. Les longues années de « transition »
- 10. Succession dynastique et nouveaux enjeux régionaux
- 11. Révoltes de la société et résistance du régime Assad
- 12. Chronologie contemporaine
- 13. Bibliographie
SYRIE
Nom officiel | République arabe syrienne (SY) |
Chef de l'État et du gouvernement | Bachar al-Assad (depuis le 17 juillet 2000). Premier ministre : Hussein Arnous (depuis le 11 juin 2020) |
Capitale | Damas |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Livre syrienne (SYP) |
Population (estim.) |
23 434 000 (2024) 2
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Superficie |
185 180 km²
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Article modifié le
Luttes pour l'indépendance politique
Restauration parlementaire et influences extérieures
L'armée rentrée dans ses casernes, le Baas (Baas, « Résurrection ») peut lancer le pays dans des réformes socialistes de plus en plus audacieuses. Le droit de vote à 18 ans, introduit par Za‘īm, a apporté de l'eau au moulin du Baas ; de ce fait, son score électoral passe de 5 à 15 % des voix. Le Baas participe à trois des cinq cabinets parlementaires de la restauration, et le Parti communiste compte son premier député en la personne de son secrétaire général, Khālid Bagdaš ( Khaled Bagdache).
À cette époque, les tentatives des États-Unis pour s'allier la Syrie redoublent, mais la presse arabe s'irrite du traitement trop bienveillant de la politique américaine envers Israël, et accueille mal le plan Johnston (1954) de mise en valeur des eaux du Jourdain ; il s'agit, en réalité, d'une politique de la carotte à laquelle les Syriens opposent un refus formel. Washington choisit alors de brandir le bâton, et c'est l'escalade des notes de protestations sans que cela affecte le neutralisme syrien. Les États-Unis pensent, par le pacte de Bagdad (24 févr. 1955), emporter l'adhésion de la Syrie (après celles de l'Iran et du Pakistan) à la nouvelle alliance turco-irakienne. Mais le gouvernement de Damas craint l'Irak, lié à Washington par le relais d'Ankara, et estime que son indépendance est menacée par la réalisation du « Croissant fertile » soutenu par les Américains ; la force turque et l'agressivité d'Israël qui venait d'être démontrée dans le secteur de Gaza effraient la Syrie.
Un tel environnement diplomatique se répercute sur la vie politique intérieure du pays, déchiré entre les tendances pro-égyptiennes et pro-irakiennes. Sǔkrī al-Quwwatlī, revenu de son exil égyptien, est porté à la magistrature suprême en août 1955, précipitant ainsi le pays dans la zone d'influence du Caire (oct. 1955) par un traité d'alliance militaire prévoyant un commandement militaire commun. C'est l'époque des complots qui échouent ou avortent, des assassinats, des agitations politiques ; en bref, une période parlementaire troublée pendant laquelle le Baas met tout en œuvre pour accéder au pouvoir. L'armée, sous les traits du capitaine Sarrādj du deuxième bureau, avec l'appui des jeunes officiers progressistes, permet au Baas de s'affirmer comme parti dirigeant. Une lutte implacable oppose alors la gauche dirigeante contre les partisans des régimes occidentaux. Peut-être plus que d'autres pays du Proche-Orient, la Syrie a besoin d'une armée moderne ; l'aveuglement des démocraties occidentales, redoutant d'armer un ennemi d'Israël, donne l'occasion d'un premier envoi d'armes provenant des pays socialistes, effectué grâce à l'intervention du président Nasser.
Bien qu'isolée, la Syrie s'est portée au secours de l'Égypte lors de la crise de Suez. Le 4 novembre 1955, Sarrādj fait sauter les stations de pompage de l'Irak Petroleum Company (IPC) à la frontière irako-syrienne. La fermeture du canal de Suez, l'arrêt du transit pétrolier privent l'Europe occidentale de carburant. Le rapprochement avec l'Union soviétique reçoit sa consécration, en pleine crise de Suez, par la visite du président Quwwatlī au Kremlin. L'URSS fournira désormais tout l'armement nécessaire. La pénétration des Soviétiques en Syrie devient la cible des organes de presse occidentaux. En réalité, le danger militaire d'une base avancée russe n'est encore que potentiel, le vrai danger pour la Syrie vient d'ailleurs : la réaction des États-Unis et de ses alliés se concrétise par le complot pro-irakien dénoncé le 23 novembre 1956 par Radio-Damas. L'arrestation des conspirateurs et le procès retentissant qui suivit accentuent le[...]
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Écrit par
- Fabrice BALANCHE : maître de conférences à l'université de Lyon-II-Louis-Lumière
- Jean-Pierre CALLOT : ancien élève de l'École polytechnique
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Charles SIFFERT : spécialiste économique et politique pour le Proche-Orient, conseiller privé
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Autres références
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ÉTAT ISLAMIQUE (EI) ou DAECH ou DAESH
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Au début de 2011, en Syrie, l’insurrection contre le régime de Bachar al-Assad tourne rapidement à la guerre civile. C’est une occasion que saisit l’EII, dont les militants traversent sans difficulté la frontière irako-syrienne. Fin 2012, les groupes d’opposants syriens, majoritairement laïques... -
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