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SYSTÈME D'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE (SIG)

Plusieurs définitions ont été données de l'expression S.I.G. (système d'information géographique). En France, on peut retenir celle qui a été développée en 1990 par l'économiste Michel Didier : « Ensemble de données repérées dans l'espace, structuré de façon à pouvoir en extraire commodément des synthèses utiles à la décision ». À cet ensemble, il faut ajouter les outils informatiques, tant matériels que logiciels, nécessaires à l'exploitation des données. Un S.I.G. est donc constitué : d'une part, d'un ensemble de données géographiques numériques, accompagnées de leur description détaillée en termes de précision, d'exhaustivité (ce qui correspond à leur légende mais aussi à des métadonnées, c'est-à-dire des informations sur l'obtention des données) ; d'autre part, des moyens informatiques (dont le logiciel S.I.G.) permettant de traiter ces informations, de les gérer et d'en extraire – de la façon la plus efficace et la plus simple possible – des sous-ensembles utiles pour les présenter à l'usager. Les données sont dites « géographiques » lorsqu'elles possèdent des coordonnées permettant de les localiser spatialement. Seules les données de ce type peuvent être intégrées dans les S.I.G. Celles-ci sont très diverses : elles peuvent se rapporter à la géographie physique (cours d'eau, reliefs) ou porter sur des biens et des activités humaines (nombre de personnes habitant telle commune, trafic sur telle route). Pour tirer toute la synergie possible entre les différentes données géographiques, celles-ci sont organisées en couches successives, chaque couche représentant les objets (données) appartenant à un thème particulier (réseau hydrographique, réseau de transport, bâtiments, cultures).

Selon le cadre du travail, le terme S.I.G. ne signifie pas la même chose. Pour certains (éditeurs de S.I.G.), il désigne essentiellement la partie informatique et surtout logicielle, pour d'autres (géomètres, agences cartographiques nationales), l'acquisition des données et, pour d'autres encore (les usagers, spécialistes de leur thématique mais qui ne sont pas pour autant géographes), la démarche permettant d'obtenir une « carte à la carte » utile à leur domaine de spécialité.

En dépit de ces acceptions différentes, la démocratisation du S.I.G. progresse très rapidement. La plupart des collectivités locales sont équipées de cet outil, tant pour capitaliser de façon intelligente les levés topographiques effectués que pour permettre une consultation aisée de leur cadastre et faciliter la création de nouveaux zonages réglementaires (liés aux règles d'urbanisme). L'exigence de transparence, de plus en plus présente, conduit nombre d'entre elles à mettre un S.I.G. en ligne à la disposition du citoyen.

La conception aussi bien que l'emploi d'un S.I.G. peuvent nécessiter de nombreuses expertises :

– Expertise sur les données pour garantir leur qualité. Relevant du géomètre, du topographe, elle exige une bonne maîtrise des systèmes de référence et, donc, de la géodésie, des outils de topométrie, de photogrammétrie, de numérisation de documents anciens, etc. Elle nécessite également une bonne connaissance des différentes bases de données géographiques disponibles sur le marché, aux niveaux local, national, voire mondial. Les données, qui constituent la composante essentielle des S.I.G., représentent la partie la plus coûteuse.

– Expertise sur la gestion des données et sur l'extraction de sous-ensembles intéressant l'usager. La gestion et la mise à jour des informations s'effectuent grâce à un logiciel de type S.G.B.D. (système de gestion de base de données, très largement utilisé dans les systèmes d'information de toutes sortes). Cette expertise suit les capacités des [...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités, directeur de l'École nationale des sciences géographiques, I.G.N.

Classification

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