ENDOCRINIEN SYSTÈME
Les systèmes de régulation
Organisation générale
L'activité de toute cellule endocrine nécessite un contrôle précis, qui implique que celle-ci perçoive (ou reçoive) un certain nombre d'informations (ou d'instructions). Cela peut se réaliser de façon très simple, comme par exemple dans le cas des cellules épithélioendocrines de la paroi du tube digestif, qui possèdent à la fois une fonction sensorielle (gustative) et sécrétrice (hormonale).
Les systèmes endocriniens présentent en fait différents niveaux de complexité (fig. 4) : dans les cas les plus simples, la cellule (neuro)endocrine reçoit des informations en provenance du système nerveux central ou est directement sensible aux variations de certains paramètres du milieu intérieur (osmolarité, glycémie...), mais le nombre d'intermédiaires peut devenir plus important et aboutir ainsi à des systèmes dits de « troisième ordre » où l'on observe une cascade neurohormone → hormone 1 → hormone 2 → cellule cible (cas du système hypothalamo-hypophyso-gonadique, par exemple), où plusieurs glandes endocrines sont placées « en série ». Ces systèmes de troisième ordre n'ont été à ce jour décrits que chez les Vertébrés, ceux de second ordre sont trouvés chez les Insectes (contrôle de la mue, par exemple) et d'une façon générale chez les espèces possédant des glandes endocrines (qui sont très souvent placées sous le contrôle de neurohormones), tandis que les systèmes de premier ordre, d'origine très ancienne, mettent en jeu principalement des neurohormones et sont bien documentés, y compris chez des métazoaires primitifs comme les hydres d'eau douce (Cnidaires). L'apparition de niveaux de complexité supérieurs ne s'accompagne pas de la disparition des systèmes plus simples ; tous coexistent au sein d'un même animal.
Les systèmes de rétrocontrôle ou feed-back
La régulation des glandes endocrines met fréquemment en jeu des mécanismes de contrôle multiples, activateurs ou inhibiteurs, dont la balance assure un ajustement précis de leur activité. Il existe de fait, pour contrôler l'activité de diverses glandes endocrines, des stimulines et des inhibines. De plus, les taux hormonaux circulants sont eux-mêmes impliqués dans ces processus de régulation, en effectuant des actions de rétrocontrôle (ou « feed-back »), positives ou négatives (fig. 5). Ces rétrocontrôles peuvent s'exercer sur les glandes endocrines elles-mêmes (on parle alors de feed-back court), ou sur des cellules situées en amont dans le système de régulation (feed-back long).
Des feed-back négatifs sont une caractéristique classique des systèmes endocriniens impliqués dans l'homéostasie c'est-à-dire des systèmes chargés de réguler un paramètre physiologique, comme par exemple la glycémie. En revanche, on trouve des feed-back positifs dans le cas où les hormones ont pour mission de déclencher un évènement particulier (décharge ovulante de lutropine et ovulation, ocytocine, contractions utérines et parturition, ecdysone et mue des insectes, thyroxine et métamorphose des amphibiens...). Cela se traduit par l'apparition de pics hormonaux, résultant d'une autoactivation directe de la glande par son hormone (feed-back court) ou/et d'une boucle plus complexe. En réponse à cet effet activateur, les taux hormonaux atteignent des valeurs élevées qui sont alors susceptibles de provoquer une inhibition (par feed-back négatif cette fois) des glandes et un retour à un taux basal des hormones.
Ainsi, les sécrétions hormonales sont soumises à de multiples contrôles : dans le cas de l'insuline, par exemple, la sécrétion hormonale est régulée à la fois par le paramètre à réguler (la glycémie), par voie nerveuse (centre insulinosécréteur), et par voie humorale (hormones du tractus digestif) ou paracrine (glucagon, somatostatine).[...]
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Écrit par
- René LAFONT : professeur des Universités
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