Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ENDOCRINIEN SYSTÈME

L'évolution des systèmes endocriniens

Invertébrés

Le besoin de coordination des activités cellulaires des Métazoaires, comme les éponges ou les méduses, s'est traduit par la mise en place très précoce de structures nerveuses produisant à la fois des neuromédiateurs et des neurohormones : chez les Cnidaires ont été isolés de nombreux peptides dont les fonctions de neuromédiateurs ou de facteurs paracrines sont d'ailleurs loin d'être totalement élucidées. Notons que l'un de ces peptides, l'activateur céphalique, a été retrouvé à l'identique chez les mammifères.

Hormones des invertébrés - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hormones des invertébrés

Ce n'est qu'ensuite que sont apparues des glandes endocrines et de « véritables » hormones, chez les mollusques et les arthropodes (tabl. 2). Le système endocrinien atteint son maximum de complexité chez les Insectes, avec en particulier deux systèmes principaux que constituent les glandes de mue qui produisent les ecdystéroïdes et les corps allates, qui sécrètent les hormones juvéniles (voir insectes). Les hormones de mue sont produites par l'ensemble des Arthropodes (insectes, crustacés, arachnides) et l'anatomie comparée nous permet d'illustrer un scénario probable pour l'apparition des glandes de mue, absentes (ou non identifiées) chez les crustacés inférieurs et les arachnides. Les arthropodes primitifs sont dépourvus de glandes de mue, et l'on pense que les cellules épidermiques dans leur ensemble sont la source d'ecdysone, qui jouerait presque un rôle de « second messager » à action autocrine. Chez des espèces plus évoluées, une région spécifique de l'épiderme est devenue la source principale de cette hormone, avant de se détacher de l'épiderme et de constituer une glande endocrine épithéliale sans lien avec celui-ci. Notons que par ailleurs les insectes produisent des (neuro)hormones peptidiques/protéiques dont certaines sont fortement apparentées à des hormones de vertébrés : c'est le cas en particulier de l'insuline (bombyxine) très proche de l'hormone humaine mais qui, ici, est une neurohormone produite par des cellules du système nerveux central.

Vertébrés : unité et diversité

Chez les Vertébrés, les familles d'hormones présentes sont bien conservées, bien que l'on note une certaine diversité des structures et surtout des fonctions. Dans certains cas, la conservation concerne à la fois les structures et les fonctions : c'est le cas par exemple des insulines. Dans d'autres cas, les structures sont conservées, mais les fonctions biologiques ont évolué : ainsi, la prolactine a un rôle dans l'osmorégulation des poissons et une action stimulatrice des glandes mammaires chez les mammifères. On pourrait citer de nombreux exemples pour montrer que les messagers sont mieux conservés que les messages (qui dépendent en particulier de la nature des tissus qui possèdent des récepteurs).

Dans le cas des hormones stéroïdes, on notera que les stéroïdes gonadiques sont apparus les premiers, et qu'ultérieurement les stéroïdes surrénaliens sont apparus, en deux temps, glucocorticoïdes chez les Sélaciens, puis minéralocorticoïdes chez les Téléostéens avec l'apparition des nouvelles enzymes nécessaires à leur biosynthèse, et celle de nouveaux récepteurs. Concernant les stéroïdes sexuels, seul l'estradiol possède des récepteurs chez les lamproies, le récepteur des androgènes n'étant apparu que plus tard (donc bien après son ligand, puisque celui-ci est un intermédiaire de la biosynthèse de l'estradiol).

Les scénarios évolutifs

De nombreuses hormones ont une origine très ancienne et sont présentes dans (presque) tous les groupes animaux ; d'autres sont apparues plus récemment et leur distribution est plus restreinte, par exemple aux seuls vertébrés. Ce sont les progrès de la génomique et de la phylogénie qui[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système endocrinien

Messagers chimiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Messagers chimiques

Peptides et système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Peptides et système endocrinien

Autres références

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    Stockage et sécrétion des catécholamines. La surrénalectomie bilatérale entraîne unedisparition presque totale de la production d'adrénaline, mais non celle de la noradrénaline. L'adrénaline circulante provient donc de la médullo-surrénale où elle se trouve à la concentration de 1 mg/g. Les catécholamines...
  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par
    • 3 931 mots
    Sur le plan endocrinien, il est clair que toutes les formes d'agression n'obéissent pas au schéma simpliste élaboré vers les années quarante selon lequel toute élévation du taux des androgènes (hormones sexuelles mâles) correspond à une augmentation du niveau d'agression. Ce schéma...
  • ALDOSTÉRONE

    • Écrit par
    • 1 641 mots

    Dès 1934, Wintersteiner démontrait que l'animal, privé de surrénales, pouvait être maintenu en vie à l'aide d'une fraction amorphe extraite de la partie corticale de ces glandes.

    En 1953, Wettstein et Reichstein ont isolé, à partir de cette fraction, une substance hormonale comportant...

  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par , et
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    Seules sont indiquées ici les glandes non étudiées par ailleurs.
  • Afficher les 32 références