NEUROVÉGÉTATIF SYSTÈME
Le système neurovégétatif de l'homme, appelé également système « autonome, viscéral ou involontaire », se définit par son rôle et par son organisation anatomo-physiologique. Ses prolongements périphériques sont distribués à tous les organes et tissus situés à l'intérieur du corps ; il innerve les viscères (cœur, vaisseaux, tube digestif, etc.), leurs muscles et les glandes. Il joue un rôle de régulation et de coordination des fonctions dites végétatives, et intervient dans la plupart des activités métaboliques. Le résultat ultime de toute l'activité du système nerveux végétatif est « le maintien de la constance du milieu intérieur » (Claude Bernard, 1878), ou encore de « l'homéostasie de l'organisme » (Cannon, 1929). Il commande aux phénomènes végétatifs qui accompagnent tout comportement, qu'il s'agisse des adaptations végétatives (cardiovasculaires, respiratoires, etc.) qui sont nécessaires à toute dépense motrice, ou des signes visibles (vasodilatation cutanée, sudation, etc.) des comportements dits « affectifs » ; enfin, il sollicite le système nerveux commandant la vie de relation lorsque les régulations végétatives sont débordées (disparition de certaines réserves, accumulation de déchets) pour mettre en jeu des comportements liés aux « besoins primaires » (recherche et ingestion d'aliments, d'eau, de sels ; fonctions excrémentielles ; recherche du partenaire sexuel).
Le système nerveux végétatif (S.N.V.) se différencie ainsi, par son rôle, de l'autre grande subdivision du système nerveux, le système somatique, encore appelé système de la vie de relation ou système cérébro-spinal, qui comprend essentiellement les systèmes de la sensibilité, les systèmes de la motricité squelettique et les centres nerveux qui intègrent la sensorimotricité. Il s'en différencie également du point de vue de l'organisation anatomo-physiologique : on étudiera cette organisation au niveau périphérique et à celui des différents étages du système nerveux central ; le centre végétatif de commande le plus important est l'hypothalamus ; ses relations neurovasculaires avec l'hypophyse en font le point de départ des régulations de toutes les réactions neuro-endocriniennes. Les mécanismes de transmission au niveau des relais variés du S.N.V. utilisent soit des « neurotransmetteurs chimiques » (acétylcholine, noradrénaline), soit des « neurohormones » (hormones de libération hypothalamo-hypophysaires) ; les études biochimiques de la transmission ont été beaucoup plus faciles et précoces dans le cas du S.N.V. que dans celui du système somatique.
On exposera ici de façon analytique l'organisation anatomo-chimique de la périphérie, des centres de commande et des afférences végétatives. Un second chapitre indiquera les lois de fonctionnement du S.N.V. et ses rapports avec le système de la vie de relation.
Les systèmes effecteurs périphériques
Deux systèmes distincts, le système orthosympathique (O.S.) et le système parasympathique (P.S.), caractérisés par leur organisation anatomique et la nature des neurotransmetteurs décelés au niveau des relais synaptiques, innervent les viscères et les glandes. On étudiera leur disposition anatomique puis leurs caractéristiques biochimiques.
Disposition anatomique
Système orthosympathique
Organisation au niveau d'un métamère
L'effecteur orthosympathique est constitué par deux neurones successifs : un premier neurone préganglionnaire myélinisé continué par un second neurone postganglionnaire amyélinisé. Ils s'articulent au niveau d'un ganglion situé en dehors de la moelle.
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Écrit par
- Paul DELL : ancien directeur de recherche au C.N.R.S., Institut de neurophysiologie et de psychophysiologie, Marseille
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