NEUROVÉGÉTATIF SYSTÈME
Les afférences végétatives
Du point de vue de la physiologie du système nerveux végétatif, il y a lieu de considérer comme afférence végétative tout système de projection au niveau des centres nerveux qui est issu d'un viscère ou qui, quelle que soit son origine périphérique, est capable dans les conditions naturelles de déclencher des réactions végétatives. Trois catégories d'afférences peuvent être distinguées ; il est impossible d'en dresser une liste exhaustive (dans chaque cas, on donnera des exemples typiques) :
– Afférences originaires d'un viscère, contribuant à régler l'activité de celui-ci et provoquant, en général, des sensations viscérales, douloureuses dans certains cas pathologiques. Les afférences d'origine vésicale et urétérale par exemple déclenchent la série des réflexes qui composent la miction, la sensation de réplétion vésicale et le besoin d'uriner. Il en va de même pour le déclenchement de l'expulsion des matières et le besoin de déféquer. Le contact des aliments avec la partie postérieure de la cavité buccale déclenche la déglutition, etc. L'inflation et la déflation pulmonaire affectent par voie réflexe la ventilation sans qu'aucune sensation soit normalement ressentie. Les récepteurs cutanés au froid déclenchent des réactions thermorégulatrices même dans le cas où les variations de température extérieure sont peu perçues subjectivement.
– Afférences déclenchées à partir de récepteurs spéciaux détectant les variations de l'une des grandes constantes (soit physiques, soit chimiques) du milieu intérieur. Les barocepteurs sinusiens et aortiques situés dans les parois de segments artériels bien localisés détectent les variations de la pression artérielle et contrôlent l'activité des centres vasomoteurs et cardiorégulateurs bulbaires. Toute augmentation de la pression provoque en retour une diminution des résistances vasculaires périphériques et une cardiomodération (et vice versa). Les chémocepteurs détectent les variations des pCO2 et pO2 artériels ; la ventilation varie et ramène des constantes normales. Certains récepteurs sont localisés au niveau des centres ; ainsi les thermorécepteurs au chaud de l'aire préoptique, les osmorécepteurs au voisinage des noyaux supraoptiques de l'hypothalamus antérieur. On ne connaît pas les récepteurs capables de détecter les niveaux d'hormones et que postulent les effets en retour étudiés dans le cadre de réflexes neuro-endocriniens.
– Toutes les afférences somatiques (à l'origine des perceptions, des réponses motrices), surtout si elles déclenchent un réflexe d'orientation, une réaction d'attention et a fortiori si elles comportent une composante désagréable ou douloureuse, provoquent toutes sortes de réactions végétatives (vasculaires, respiratoires, intestinales, humorales, etc.). Des cas plus spécifiques sont les réponses de la sphère sexuelle aux variations d'éclairement ou encore à certains stimulus olfactifs.
Du point de vue de l'organisation anatomique, les afférences végétatives ont la même organisation périphérique que les afférences somatiques : corps cellulaire de la cellule sensitive dans un ganglion spinal rachidien ou un ganglion du nerf crânien ; l'organisation des projections centrales est homologue de celle des voies somatiques ; cependant, le principal de ces projections s'oriente vers la réticulée du tronc cérébral et les centres végétatifs correspondants, vers l'hypothalamus et le rhinencéphale. Ces mêmes structures sont envahies par les projections dites non spécifiques des grands systèmes somatiques, ce qui explique leurs actions dans le domaine végétatif.
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Écrit par
- Paul DELL : ancien directeur de recherche au C.N.R.S., Institut de neurophysiologie et de psychophysiologie, Marseille
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