NEUROVÉGÉTATIF SYSTÈME
Physiologie de l'hypothalamus
L 'hypothalamus est la zone essentielle de coordination et de commande des activités végétatives. Cette situation privilégiée qui lui revient à l'intérieur des boucles de régulation végétative découle de ses connexions tant afférentes qu'efférentes. Placé au centre des circuits « mésencéphalo-limbiques » de par ses relations avec les « structures limbiques du cerveau antérieur » et « l'aire limbique mésencéphalique » (cf. supra), il reçoit des messages, souvent déjà transformés et intégrés, tant du monde intérieur que du monde extérieur ; les effets de rétroaction hormonaux l'informent de l'état hormonal du milieu intérieur ; sur le versant efférent, il est en position de commander, soit directement, soit par le truchement de l'aire limbique mésencéphalique et des centres bulbo-pontins, à toutes les efférences ortho- et parasympathiques ; par ses commandes neurohormonales (les RF) de toutes les activités hypophysaires, il préside à toutes les régulations endocriniennes.
Méthodes d'étude
L'emploi des techniques neurophysiologiques (lésions et stimulations localisées, enregistrements d'activité par macroélectrodes ou par microélectrodes extra-cellulaires) se heurtait à une difficulté particulière : la position profonde de l'hypothalamus. Pour atteindre avec précision ses différentes structures, Ranson a fait appel, vers 1930, à l'appareil stéréotaxique de Horsley-Clark ; les structures hypothalamiques ont une position déterminée par rapport à certains repères osseux chez des espèces comme le chat ou le singe Macacca mulatta, il a donc été possible d'établir des cartes détaillées des coordonnées stéréotaxiques de ses diverses parties ; les électrodes de coagulation, de stimulation ou d'enregistrement guidées par cette technique atteignent ainsi leur but ; en fin d'expériences, des coupes sériées du cerveau, colorées grâce à des techniques histologiques adéquates, permettent de contrôler le trajet de l'électrode et son point d'impact.
Plus récemment, pour élucider des problèmes de neuro-endocrinologie, toute une série de techniques biochimiques et neuropharmacologiques sont venues s'ajouter : implantation et micro-injections de produits hormonaux, détection biochimique ou biologique de substances dans des secteurs déterminés, purification et analyse de ces substances (par exemple les RF), prélèvement dans les vaisseaux locaux, culture de tissus.
Toutes ces techniques, en particulier celles de neurophysiologie, ont été utilisées soit chez l'animal anesthésié, soit chez l'animal à électrodes implantées, libre de ses mouvements. Il est possible ainsi d'observer son comportement. W. R. Hess, dès 1930, a montré grâce à cette technique que l'hypothalamus déclenche en même temps certains types de comportement et les réactions végétatives qui les sous-tendent.
Régulations osmotiques et besoins hydrominéraux
Les mouvements d'eau dans l'organisme, le maintien d'une osmolarité normale, le contrôle des déperditions d'eau rénales par la réabsorption tubulaire dépendent essentiellement de l'hormone antidiurétique posthypophysaire (ADH). Une double intervention de l'hypothalamus – son rôle dans le contrôle de la sécrétion de l'ADH et dans l'ingestion d'eau – assure une pression osmotique ainsi qu'une teneur en eau normales.
L'intervention de l'hypothalamus antérieur dans la régulation de la sécrétion d'ADH est démontrée par les observations suivantes : la section du faisceau supraoptico-posthypophysaire, suivie de la dégénérescence des noyaux hypothalamiques supraoptiques et paraventriculaires, ou encore la coagulation directe de ces noyaux entraînent un diabète insipide : polyurie très importante[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Paul DELL : ancien directeur de recherche au C.N.R.S., Institut de neurophysiologie et de psychophysiologie, Marseille
Classification
Médias
Autres références
-
BULBE RACHIDIEN
- Écrit par Paul LAGET
- 4 096 mots
- 5 médias
Ilest connu que le bulbe rachidien constitue une région d'importance vitale et que sa destruction ou une lésion même légère sont fatales (nœud vital de Flourens). Cela tient à la présence, au sein de la réticulée bulbaire, de centres de première importance pour le contrôle et la régulation respiratoire... -
CERVEAU HUMAIN
- Écrit par André BOURGUIGNON , Cyrille KOUPERNIK , Pierre-Marie LLEDO , Bernard MAZOYER et Jean-Didier VINCENT
- 12 782 mots
- 9 médias
Sous le thalamus se trouve l'hypothalamus qui rassemble toutes les régulations viscérales participant à l'homéostasie du milieu intérieur. Véritable centrale végétative, il joue un rôle fondamental dans l'intégration des fonctions somatiques, autonomes et endocriniennes car il reçoit des informations... -
COMA
- Écrit par Marie-Elisabeth FAYMONVILLE , Geneviève LABORIT , Henri LABORIT , Steven LAUREYS et Pierre MAQUET
- 3 197 mots
- 3 médias
...artérielle, favoriser secondairement la défaillance circulatoire, ou collapsus, et l'élévation thermique. Dans cette forme de coma, la réactivité aux stimuli se traduit par des réponsesneurovégétatives (bouffées vasomotrices, troubles respiratoires et cardio-vasculaires, dilatation pupillaire). -
HOMÉOSTASIE
- Écrit par Jack BAILLET
- 4 842 mots
- 2 médias
De la même manière, les divers étages du système nerveux végétatif sont coiffés par un système diencéphalo- limbique dont l'activité apparaît de manière évidente après ablation du manteau cortical (Goltz, W. B. Cannon), ou par excitation directe de certaines zones (J. P. Karplus et A. Kreidl ; W. R.... - Afficher les 7 références