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COLONIALE SYSTÈMES D'ADMINISTRATION

Il est de tradition d'opérer une distinction entre administration coloniale directe et administration coloniale indirecte, la première étant représentative du système français et la seconde du système britannique. En théorie, l'administration directe serait définie comme étant le gouvernement direct de la colonie depuis la métropole par l'intermédiaire des agents de cette dernière ; l'administration indirecte comme le maintien, auprès de l'autorité métropolitaine, de structures traditionnelles. Dans les faits, ces deux types de système présentèrent des visages presque identiques et conduisirent à des résultats comparables. S'il est vrai que le régime appliqué par les Britanniques en Nigeria ou au Tanganyika, par exemple, ou celui appliqué par les Belges au Congo ou au Ruanda a utilisé les chefferies locales, celles-ci étaient parfaitement dénuées d'autonomie d'action. Elles étaient simplement intégrées à l'appareil administratif colonial et ne remplissaient qu'un rôle subalterne. Pour des motifs d'opportunité, certaines chefferies furent même créées artificiellement, notamment en Nigeria orientale (pays des Ibo). Le système était donc fort proche des systèmes français, espagnol et portugais pratiquant l'administration directe. L'identification des systèmes se retrouve jusque dans la création de structures artificielles ; dans le système colonial français, par exemple, chaque ethnie était divisée en plusieurs cantons, lesquels regroupaient par ailleurs des ethnies différentes. Quant aux États d'Afrique du Nord, administrés théoriquement par leurs organes propres sous simple contrôle de la puissance coloniale, ils connurent eux aussi un régime administratif centralisé, hiérarchisé et autoritaire. Toutes les institutions traditionnelles étaient doublées par des fonctionnaires français, lesquels dépendaient d'une administration centrale placée sous l'autorité d'un gouverneur ou d'un résident. Les seules assemblées représentatives, dans leur cas, représentaient surtout les intérêts des colons installés sur le territoire. La politique coloniale française, considérée par certains auteurs comme combinant l'assimilation (statut identique à celui de la métropole) et l'autonomie (mise en place d'organes administratifs décentralisés), a quelquefois été qualifiée de manière plus réaliste, comme comportant « beaucoup d'assujettissement, très peu d'autonomie et un soupçon d'assimilation ». Ce n'est qu'au début de la seconde moitié du xxe siècle que, sous la pression des nationalismes, la plupart des puissances coloniales mirent en place un système de démocratie administrative, accordant à des assemblées plus représentatives de plus larges pouvoirs. L'ascension de la plupart des États colonisés à l'indépendance les figea dans les anciennes structures administratives coloniales, pour la plupart artificielles, qui devaient ouvrir la voie à de nombreuses difficultés.

Le monde colonial dans l'entre-deux-guerres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Le monde colonial dans l'entre-deux-guerres

L'administration coloniale au Nigeria - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

L'administration coloniale au Nigeria

— Patricia BUIRETTE

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Écrit par

  • : professeur de droit international public à l'université d'Évry-Val-d'Essonne

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Médias

Le monde colonial dans l'entre-deux-guerres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Le monde colonial dans l'entre-deux-guerres

L'administration coloniale au Nigeria - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

L'administration coloniale au Nigeria

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