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TABARIN ANTOINE GIRARD dit (1584-1633)

Célèbre charlatan du début du xviie siècle. Les origines de Tabarin restent obscures ; on ignore sa nationalité : quelques passages des œuvres rédigées sous son nom et des satires dont il fut l'objet laissent supposer qu'il était d'origine italienne, peut-être napolitaine, et que son véritable nom était Tabarini. On sait que sa réputation se fit vers 1618-1619 : à cette époque, il débuta sur un théâtre de la place Dauphine, comme farceur associé d'un certain monsieur de Mondor, médecin ambulant, charlatan et vendeur de baumes. Tabarin attirait les chalands, procureurs sans cause, rentiers, jeunes clercs, écoliers, par la parade qu'il jouait avec son compère, au son d'une viole et d'un rebec. Les écrits du temps prêtent à Tabarin un véritable génie de la farce ; de quelques accessoires rudimentaires il tirait des effets comiques : son vêtement de scène se composait d'un grand manteau de serge à plis ramassés et jetés en forme de chaperon sur l'épaule, d'un hoqueton de toile sur un pantalon large, et d'un feutre gris ; à quoi s'ajoutaient, pour les représentations à grand spectacle, quatre accessoires bouffons : un empirique, un nègre, un butor et une catin. Son « théâtre » était fait de quelques planches et de trois lambeaux de tapisserie (deux pour couper le vent, un pour cacher le mur). Sa femme Francisquine jouait parfois avec lui vêtue en Arlequine. C'est avec ces pauvres moyens qu'en 1619 Tabarin devint le farceur à la mode : les pamphlets de cette époque l'associent souvent aux puissants qu'ils veulent ridiculiser. En 1622, ce fut pour les associés Mondor et Tabarin la célébrité et la faveur de la ville et de la cour. On se pressait place Dauphine et de nombreuses bagarres sont attestées par les registres de greffe. Courtisans et badauds venaient y chercher, outre un onguent, le meilleur remède contre l'ennui et la mélancolie. On songea alors à recueillir et à éditer ces joyeuses plaisanteries : c'est ainsi que parut en 1622 un petit volume appelé Les Œuvres et fantaisies de Tabarin ; quatre éditions en furent faites la même année. Par la suite parurent d'autres publications (questions ou facéties dialoguées, rencontres, inventions, fantaisies) empruntées au répertoire de Tabarin. Si l'existence de Mondor est connue jusqu'en 1634, on ignore ce que devint son associé après 1625. La renommée de Tabarin fut-elle ternie par le succès d'un autre farceur, quitta-t-il la capitale ? On ignore tout de la fin de sa vie. Tabarin n'a plus vécu, à partir de 1626, que dans les écrits publiés sous son nom, et dans la tradition de la parade populaire. Sa célébrité posthume est cependant attestée par une pièce parue en 1634 et intitulée Rencontre de Gaultier Garguille avec Tabarin dans l'autre monde.

— Armel MARIN

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Écrit par

  • : metteur en scène, conseiller en éducation populaire et techniques d'expression

Classification

Autres références

  • TRÉTEAUX THÉÂTRE DE

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    • 234 mots

    Au xviie siècle, à Paris notamment, aux carrefours et dans les foires, saltimbanques et charlatans dressent leurs tréteaux : on y montre des tours, on y arrache les dents, on y vend (et vante) des drogues. Des farceurs débitent leurs boniments : ainsi Herpinot, aux Halles, dont on a gardé un discours...