TADJIKISTAN
Nom officiel | République du Tadjikistan (TJ) |
Chef de l'État | Emomali Rahmon (depuis le 16 novembre 1994, sous le nom d'Emomali Charipovitch Rakhmonov jusqu'en 2007) |
Chef du gouvernement | Qohir Rasoulzoda (depuis le 23 novembre 2013) |
Capitale | Douchanbé |
Langue officielle | Tadjik |
Unité monétaire | Somoni (TJS) |
Population (estim.) |
10 273 000 (2024) |
Superficie |
141 400 km²
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Histoire
Les Tadjiks sont les descendants directs de peuples iraniens dont la présence continue est attestée en Asie centrale et dans le nord de l'Afghanistan à partir du milieu du Ier millénaire avant notre ère. Les ancêtres des Tadjiks constituaient le noyau de l'ancienne population du Khorezm et de la Bactriane, qui faisait partie de la Transoxiane (Sogdiane). Ils furent englobés dans l'Empire perse puis dans celui d'Alexandre le Grand, et se mélangèrent avec des envahisseurs plus tardifs comme les Kushana et les Hephtalites entre leier et le vie siècle de notre ère. au fil du temps, le dialecte iranien oriental qui était utilisé par les anciens Tadjiks laissa la place au fârsî (persan), dialecte occidental parlé en Iran et en Afghanistan.
la conquête arabe de l'Asie centrale, qui commença au milieu du viie siècle, introduisit l'islam dans la région. Mais les querelles tribales affaiblirent les Arabes et, avec l'ascension des Samanides (819-999), les Tadjiks se retrouvèrent sous la domination d'une dynastie iranienne. Les premiers envahisseurs turcs, venus du nord-est, s'emparèrent de cette région de la Transoxiane en 999 et, comme les conquérants et les conquis étaient musulmans, de nombreux Tadjiks – en particulier ceux des vallées du Syr-Daria et de l'Amou-Daria – furent « turquisés ». Cela eut pour conséquence la métamorphose d'un pays à l'origine purement iranien en « Turkestan ». Le nom de Tadjik, à l'origine donné aux Arabes par les populations locales, en vint à être appliqué par les envahisseurs et suzerains turcs à ces éléments de la population sédentaire qui continuaient à parler des langues iraniennes (indo-européennes).
Jusqu'au milieu du xviiie siècle, les Tadjiks faisaient partie de l'émirat de Boukhara, mais à cette époque les Afghans envahirent les territoires situés au sud et au sud-ouest de l'Amou-Daria avec leur population tadjike, y compris la cité de Balkh, ancien centre culturel tadjik.
Les conquêtes russes en Asie centrale dans les années 1860 et 1870 placèrent un certain nombre de Tadjiks des vallées de Zeravchan et de Ferghana sous le gouvernement direct de la Russie, tandis que l'émirat de Boukhara devint effectivement un protectorat russe en 1868. Après la révolution russe de 1917, un très grand nombre de Tadjiks furent englobés dans la République socialiste soviétique autonome (RSSA) du Turkestan russe, établie en 1918. En août 1920, la révolution fut étendue au khanat de Boukhara, qui comprenait la plus grande partie du territoire de l'actuel Tadjikistan ; la République soviétique populaire de Boukhara fut proclamée en octobre 1920 et, au début de l'année 1921, l'armée soviétique s'empara de Douchanbé et de Kouliab. Le Tadjikistan fut le théâtre de la révolte des Basmaèi en 1922-1923, et des bandes rebelles aux ordres d'Ibrahim Bek opérèrent à l'est de Boukhara jusqu'en 1931.
La RSSA du Tadjikistan fut instaurée comme partie de la République socialiste soviétique (RSS) d'Ouzbékistan en 1924 ; en janvier 1925 fut créée une région spéciale du Pamir constituée des parties tadjike et kara-kirghize du massif du Pamir et, en 1925, cette région fut rebaptisée « région autonome du Gorno-Badakhchan ». Le 5 décembre 1929, le statut de la RSSA du Tadjikistan fut promu à celui de république fédérée (RSS). Comme membre à part entière de l'URSS, le Tadjikistan, montagneux et peu développé, fut soumis à une transformation économique et sociale spectaculaire. Une petite infrastructure industrielle fut établie, et la qualité des soins et de l'éducation augmenta. En tant que chef du Parti communiste tadjik de 1926 à 1956, Bobojon G. Gafourov (historien estimé en Occident) instilla un sentiment d'appartenance nationale aux Tadjiks.
La désintégration[...]
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Écrit par
- Isabelle OHAYON : docteure en histoire, chargée de recherche au CNRS
- Arnaud RUFFIER : anthropologue, chercheur à l'Institut français d'études sur l'Asie centrale
- Denis SINOR : professeur émérite d'études ouraliennes et altaïques, professeur d'histoire à l'université d'Indiana, Bloomington
- Julien THOREZ : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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