- 1. Caractéristiques physiques et humaines
- 2. Chinois et Occidentaux
- 3. Une colonie japonaise
- 4. La république de Chine
- 5. De l'isolement international à la reprise de liens informels
- 6. Les prémices de la démocratisation
- 7. Politique et société contemporaine
- 8. Le développement économique
- 9. La littérature
- 10. Le cinéma
- 11. Bibliographie
TAÏWAN [T'AI-WAN]
Nom officiel | Taïwan, République de Chine (TW) [n'est plus membre de l'O.N.U. depuis 1971] |
Chef de l'État | Lai Ching-te, également connu sous le nom de William Lai (depuis le 20 mai 2024) |
Chef du gouvernement | Cho Jung-tai (depuis le 20 mai 2024) |
Siège du gouvernement | Taipei |
Langue officielle | Chinois mandarin |
Unité monétaire | Nouveau dollar de Taïwan (TWD) |
Population (estim.) |
23 356 000 (2024) |
Superficie |
36 198 km²
|
Le cinéma
Dans les années 1980, les films de Hou Hsiao-hsien et d’Edward Yang font de Taïwan, dont la production a longtemps été ignorée, le centre du cinéma asiatique. Ce « nouveau cinéma », en phase avec celui qui émerge alors en Chine populaire grâce à Chen Kaige ou Zhang Yimou, offre au cinéma chinois une alternative inédite qui tranche avec celle que le cinéma de Hong Kong, découpé par genres et gouverné par une stricte économie de marché, a longtemps assumée. L’arrivée plus tardive de Tsai Ming-liang, dans le sillage de ses deux aînés, confirme cette tendance, au sein d’une industrie du cinéma devenue exsangue dans l’intervalle, sans véritable espoir de reprise.
Du cinéma de genre au cinéma d’auteur
Pour des raisons politiques, le cinéma de Taïwan a pris un énorme retard. Pendant la longue occupation de l’île par les Japonais (1895-1945), le cinéma est entièrement sous leur contrôle. Ils produisent en japonais quelques films de fiction (Les Yeux de Bouddha est le premier, tourné en 1922). Le public taïwanais découvre les films chinois des studios de Shanghai, dont l’importation est interrompue lorsque le Japon se lance à la conquête de la Chine en 1937. Par la suite, seuls les films japonais, allemands et italiens sont autorisés. À l’issue de la défaite du Japon en 1945, Taïwan retourne à la Chine, placée sous le contrôle du gouvernement nationaliste du Guomindang qui, à la suite de sa défaite face aux communistes en 1949, se replie sur l’île, qu’il n’a pas quittée depuis lors. Deux organismes officiels, le Studio du cinéma taïwanais (SCT) et le Studio du cinéma chinois (SCC) monopolisent la production, répartie entre documentaires éducatifs et fictions de propagande anticommuniste, le genre dominant des années 1950. Une première brèche s’ouvre en 1955 avec l’apparition d’un film parlé en dialecte taïwanais, quand toute la production est alors en mandarin. Une seconde l’année suivante, avec la création d’une société indépendante. Dès lors, la production privée, grâce à sa collaboration économique avec Hong Kong, dépasse celle des studios officiels réunis désormais autour de la CMPC (Central Motion Pictures Corporation). La production des années 1960 connaît un réel essor (on dénombre 257 films de fiction en 1966). Outre les films de propagande, dits de « réalisme sain », elle se répartit entre films d’opéra traditionnels, films sentimentaux contemporains et films d’arts martiaux. Ils sont signés pour la plupart par Li Hsing, Pai Ching-jui, Li Han-hsiang et Sung Tsung-chao.
À la fin des années 1967, Taïwan accueille surtout King Hu (1932-1997), l’un des plus grands metteurs en scène chinois. Né à Pékin, il avait quitté le continent en 1949 pour rejoindre Hong Kong. Au sein des studios Shaw, il avait pu tourner plusieurs films importants dont L’Hirondelle d’or (Come Drink with Me, 1966). Cependant, mal à l’aise dans un cinéma trop industriel, cet authentique artiste va trouver à Taïwan des conditions de travail plus indépendantes. C’est sur l’île qu’il produira ses plus grands films : L’Auberge du dragon (Dragon Gate Inn, 1967) et surtout A Touch of Zen (1971) et Raining in the Mountain (1979).
Cependant, au début des années 1980, le public se lasse de ce cinéma de genre aux recettes usées. Hsiao Yeh, un des responsables de la production à la CMPC, romancier et scénariste, produit en 1982 un film à sketches, L’Histoire du temps qui passe, dont chaque épisode retrace une étape de la vie, de l’enfance à l’âge mûr. Il en confie la réalisation à des cinéastes inconnus, qu’ils soient issus du court-métrage ou jeunes diplômés d’écoles occidentales comme Edward Yang, formé aux États-Unis, et réalisateur l’année suivante de That Day at the Beach puis de Taipei Story (1985). À la fin de l’année 1982, un groupe d’amis, composé notamment[...]
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Écrit par
- Philippe CHEVALÉRIAS : docteur en études chinoises (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris), maître de conférences en langue et civilisation chinoises à l'université Charles-de-Gaulle Lille 3
- Évelyne COHEN : chercheur de troisième cycle à l'université de Paris-VII
- Jean DELVERT : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne
- François GODEMENT : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
- Adrien GOMBEAUD : journaliste
- Frank MUYARD : maître de conférences, responsable du centre de Taipei de l'Ecole française d'Extrême-Orient
- Angel PINO : professeur émérite des Universités, université Bordeaux Montaigne
- Isabelle RABUT : professeure émérite à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)
- Pierre SIGWALT : docteur de troisième cycle en études sur l'Extrême-Orient et l'Asie-Pacifique, consultant-formateur Chine, journaliste
- Charles TESSON : critique de cinéma, maître de conférences en histoire et esthétique de cinéma, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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