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TAÏWAN [T'AI-WAN]

Nom officiel

Taïwan, République de Chine (TW) [n'est plus membre de l'O.N.U. depuis 1971]

    Chef de l'État

    Lai Ching-te, également connu sous le nom de William Lai (depuis le 20 mai 2024)

      Chef du gouvernement

      Cho Jung-tai (depuis le 20 mai 2024)

        Siège du gouvernement

        Taipei

          Langue officielle

          Chinois mandarin

            Unité monétaire

            Nouveau dollar de Taïwan (TWD)

              Population (estim.) 23 356 000 (2024)
                Superficie 36 198 km²

                  Politique et société contemporaine

                  L’année 1988, qui s’ouvre avec le décès du président Chiang Ching-kuo, à la tête de l’État depuis 1978, inaugure une nouvelle période de l’histoire de Taïwan marquée par la démocratisation du régime et de la société. Ce processus est engagé par Lee Teng-hui, vice-président puis successeur de Chiang Ching-kuo et premier président d’origine taïwanaise du pays et du Parti nationaliste chinois (Kuomintang, KMT), sur la base de la libéralisation amorcée dans les années 1980.

                  La mise en place d’une société démocratique à Taïwan

                  La démocratisation du système politique : 1988-1992

                  La démocratisation du régime n’est obtenue que de haute lutte, avec le soutien des réformateurs du KMT, sous la pression populaire et de mouvements politiques et sociaux de plus en plus nombreux, et contre une opposition résolue de la vieille garde d’origine continentale du KMT qui craint la fin de son pouvoir et de l’identité chinoise du pays. La levée de la loi martiale en juillet 1987, l’autorisation de voyager en Chine populaire en novembre 1987, la légalisation des partis politiques d’opposition, notamment le Parti démocrate progressiste (Minzhujinbudang, DPP en anglais) fondé en 1986 par des membres du mouvement Dangwai(« hors parti »), puis la libéralisation de la presse en 1988 avaient ouvert l’espace politique et social. Il restait toutefois, d’une part, à garantir les libertés d’expression et d’opinion, assurées en 1992 par la révision de l’article 100 du Code pénal sur la sédition qui permet la libération des derniers prisonniers politiques, le retour des opposants exilés à l’étranger et la fin de la censure, et d’autre part, à régler l’inadéquation de la représentation politique de la population dans le cadre d’institutions établies avant 1949.

                  La démocratisation réelle du système n’a ainsi lieu qu’après la convocation, en 1990, d’une conférence des affaires nationales ouverte aux partis d’opposition. Celle-ci s’accorde sur le lancement de changements constitutionnels et la transformation des organes représentatifs du régime, annonçant l’élection au suffrage direct des principaux dirigeants locaux (municipalités de Taipei et de Kaohsiung et province de Taïwan, en 1994), puis du président de la République (en 1996), et surtout le départ des députés élus sur le continent chinois avant 1949 et en poste indéfiniment depuis lors. Elle s’accompagne du renouvellement intégral, en décembre 1991, de l’Assemblée nationale (forme de Chambre haute aux pouvoirs restreints), puis, en décembre 1992, de l’Assemblée législative (le Yuan législatif) élue au suffrage universel direct par la population du territoire effectivement sous contrôle de la république de Chine (RDC), soit l’île de Taïwan et ses îlots associés (principalement Penghu, Ludao et Lanyu), et les archipels de Kinmen et de Matsu en bordure du Fujian.

                  Sur le plan des relations avec Pékin, bien que la République populaire de Chine (RPC) revendique toujours la souveraineté sur Taïwan, rejette toute reconnaissance de la RDC, menace l’île de ses missiles et offre depuis le début des années 1980 une réunification sur le seul modèle d’« un pays, deux systèmes » (yi guoliangzhi), des changements majeurs de la position taïwanaise sont effectués sous la direction de Lee Teng-hui entre 1989 et 1992, qui vont poser les fondements des interactions et du dialogue entre les deux parties pour les décennies suivantes. La fin de la revendication par Taipei de représenter toute la Chine et son acceptation du modèle allemand de double reconnaissance des États divisés par des tierces parties sont suivies par la promulgation, en 1991, des « lignes directrices pour l’unification nationale » (guojiatongyigangling), qui maintiennent l’objectif officiel d’unification avec la Chine et l’affirmation[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en études chinoises (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris), maître de conférences en langue et civilisation chinoises à l'université Charles-de-Gaulle Lille 3
                  • : chercheur de troisième cycle à l'université de Paris-VII
                  • : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne
                  • : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
                  • : journaliste
                  • : maître de conférences, responsable du centre de Taipei de l'Ecole française d'Extrême-Orient
                  • : professeur émérite des Universités, université Bordeaux Montaigne
                  • : professeure émérite à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)
                  • : docteur de troisième cycle en études sur l'Extrême-Orient et l'Asie-Pacifique, consultant-formateur Chine, journaliste
                  • : critique de cinéma, maître de conférences en histoire et esthétique de cinéma, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Taïwan : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Taïwan : carte physique

                  Taïwan : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Taïwan : drapeau

                  Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

                  Autres références

                  • TAÏWAN, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • SHIMONOSEKI TRAITÉ DE (17 avr. 1895)

                    • Écrit par
                    • 184 mots

                    L'annexion de Formose par le Japon est réalisée par le traité de Shimonoseki (17 avril 1895) qui achève la courte guerre sino-japonaise de 1894-1895. Elle marque la véritable entrée du Japon dans le cercle restreint des puissances impérialistes de la fin du xixe siècle. Longtemps fermé...

                  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

                    • Écrit par , et
                    • 34 872 mots
                    • 8 médias
                    Taiwan, 35 970 km2, qu'un détroit peu profond, vraisemblablement un fossé tectonique, sépare de la Chine, est une île très montagneuse : le point culminant atteint 3 997 m dans le Yushan et le tiers de l'île a plus de 1 000 m d'altitude. Le relief dissymétrique dessine une concavité vers le Pacifique...
                  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                    • Écrit par , , , et
                    • 24 799 mots
                    • 10 médias
                    Pendant la colonisation japonaise, la Corée etTaïwan se modernisent : infrastructures, quelques industries lourdes, développement agricole, instruction publique, formation d'une classe de technocrates. Une fois l'indépendance acquise et les troubles de la « guerre froide » dissipés, la réforme agraire...
                  • CHIANG CHING-KUO (1909-1988)

                    • Écrit par
                    • 493 mots
                    • 1 média

                    Fils de Chiang Kai-chek (Tchiang Kai-chek) qui l'envoie, adolescent, suivre les cours de l'université Sun Yat-sen à Moscou, Chiang Ching-kuo (Jiang Jingguo) ne regagne la Chine qu'en 1937, soit dix ans après la rupture intervenue entre son père et Moscou. En Union soviétique, le jeune Chiang est entré...

                  • Afficher les 27 références