- 1. Caractéristiques physiques et humaines
- 2. Chinois et Occidentaux
- 3. Une colonie japonaise
- 4. La république de Chine
- 5. De l'isolement international à la reprise de liens informels
- 6. Les prémices de la démocratisation
- 7. Politique et société contemporaine
- 8. Le développement économique
- 9. La littérature
- 10. Le cinéma
- 11. Bibliographie
TAÏWAN [T'AI-WAN]
Nom officiel | Taïwan, République de Chine (TW) [n'est plus membre de l'O.N.U. depuis 1971] |
Chef de l'État | Lai Ching-te, également connu sous le nom de William Lai (depuis le 20 mai 2024) |
Chef du gouvernement | Cho Jung-tai (depuis le 20 mai 2024) |
Siège du gouvernement | Taipei |
Langue officielle | Chinois mandarin |
Unité monétaire | Nouveau dollar de Taïwan (TWD) |
Population (estim.) |
23 356 000 (2024) |
Superficie |
36 198 km²
|
Le développement économique
Encore essentiellement tournée vers l'agriculture dans les années 1950, Taïwan (Formose) est maintenant un lieu de référence pour les technologies de l'information. Située au carrefour de la Chine, du Japon et de l'Asie du Sud-Est, l'île fait son entrée sur la scène économique internationale au xviie siècle avec les Hollandais qui l'utilisent comme base pour leur commerce en Asie. Après une longue période pendant laquelle le continent chinois devient son partenaire commercial quasi exclusif (fin xviie-milieu xixe siècle), elle s'internationalise de nouveau grâce au commerce du thé, du sucre et du camphre (1860-1895), avant d'amorcer sa modernisation sous l'impulsion des Japonais qui y créent de nombreuses infrastructures, et à qui elle fournit d'abord des produits agricoles (riz, sucre, etc.), puis des matières premières (métaux, produits chimiques, etc.) pour répondre aux besoins de guerre (1895-1945). C'est cependant la séparation entre la république de Chine (Taïwan) et la République populaire de Chine en 1949 qui constitue le point de départ de son décollage économique.
Priorité à la stabilité
Lorsque Taïwan revient dans le giron chinois en 1945, son économie est en crise. Les bombardements américains ont considérablement affecté ses capacités productives, et le niveau de vie se dégrade rapidement sous l'effet d'une inflation galopante que ne parvient pas à endiguer la création, en mai 1946, d'une nouvelle monnaie, le dollar de Taïwan (Taiwan dollar). Pourtant, la guerre froide conduit très vite à un mariage de raison entre le gouvernement américain et Tchiang Kai-chek (Jiang Jieshi), qui met en œuvre une politique de développement devant assurer la stabilité économique et sociale sur l'île.
En juin 1949 est créé le nouveau dollar de Taïwan (New Taiwan dollar) afin de juguler l'inflation. Une réforme agraire limite le loyer à payer aux propriétaires terriens (1949) et permet une redistribution des terres aux fermiers (1951, 1953). Afin de pallier la pénurie de capitaux, Washington fournit une aide économique en nature (1,34 milliard de dollars américains) et financière (1,48 milliard de dollars) qui s'étalera sur les années 1950 et 1960. Le secteur agricole, grâce aux engrais chimiques, à de nouvelles techniques (le buffle sera progressivement abandonné), à une motivation plus forte chez les fermiers devenus propriétaires, parvient à la fois à nourrir une population en augmentation et à dégager des surplus pour l'exportation. S'appuyant sur le legs japonais, le secteur industriel se développe dans le cadre d'une économie protégée grâce à des taux de change différenciés favorisant la production locale de biens de consommation pour le marché domestique.
Une croissance tirée par les exportations
Mais cette politique se heurte à un marché taïwanais bientôt saturé. Les autorités de l'île décident donc de promouvoir les industries exportatrices en accordant des conditions préférentielles aux investisseurs étrangers (loi d'encouragement aux investissements, 1960), en établissant des « zones de transformation pour l'exportation » (1966, 1969) et en adoptant en 1968 un taux de change fixe sous-évaluant la monnaie nationale par rapport au dollar américain afin de rendre les produits taïwanais plus compétitifs sur les marchés étrangers. Des entreprises familiales dans les secteurs du textile ou de la chaussure deviennent sous-traitantes pour des firmes américaines ou japonaises qui profitent d'une main-d'œuvre abondante, peu onéreuse et possédant un bon niveau d'instruction. L'industrie électronique démarre : radios, téléviseurs dans les années 1960, calculatrices, téléphones dans les années 1970. L'État favorise l'innovation avec la création de l'Institut[...]
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Écrit par
- Philippe CHEVALÉRIAS : docteur en études chinoises (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris), maître de conférences en langue et civilisation chinoises à l'université Charles-de-Gaulle Lille 3
- Évelyne COHEN : chercheur de troisième cycle à l'université de Paris-VII
- Jean DELVERT : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne
- François GODEMENT : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
- Adrien GOMBEAUD : journaliste
- Frank MUYARD : maître de conférences, responsable du centre de Taipei de l'Ecole française d'Extrême-Orient
- Angel PINO : professeur émérite des Universités, université Bordeaux Montaigne
- Isabelle RABUT : professeure émérite à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)
- Pierre SIGWALT : docteur de troisième cycle en études sur l'Extrême-Orient et l'Asie-Pacifique, consultant-formateur Chine, journaliste
- Charles TESSON : critique de cinéma, maître de conférences en histoire et esthétique de cinéma, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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