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TAKAHATA ISAO (1935-2018)

Né le 29 octobre 1935 à Ise, diplômé de littérature française à l’université de Tōkyō en 1959, Takahata Isao entre la même année à la Toei Doga, le plus grand studio de dessin animé du Japon où il débute comme assistant réalisateur. Contrairement à son futur confrère Miyazaki Hayao, avec qui il fondera le studio Ghibli, il ne dessine pas. C’est un film français de Paul Grimault, La Bergère et le Ramoneur (première version, en 1952, de ce qui deviendra en 1980, après remaniement, Le Roi et l’Oiseau) qui lui fait découvrir le potentiel expressif du film d’animation. Il signe la réalisation de plusieurs séries télévisées (dont Ken, l’enfant loup) et d’un premier long-métrage, Horus, prince du soleil (1968), dont Miyazaki est le directeur artistique. « Nous pensions, explique Takahata, que le dessin animé pouvait s’adresser à un public plus exigeant. Le monde était alors déchiré par le conflit du Vietnam. Le Japon n’était pas directement impliqué, mais il abritait de nombreuses bases américaines et on y trouvait un fort mouvement pacifiste. Notre film, qui traite d’une guerre civile dans un village, est marqué par cette ambiance de malaise. » Mal distribué, Horus, prince du soleil est un échec commercial. Miyazaki et Takahata quittent le studio Toei trois ans plus tard. Takahata retourne à la série télévisée commerciale dans différentes maisons de productions.

Par la suite, il réalise deux longs-métrages. Le premier, Kie, la petite peste (1981) adapte un manga de Haruki Etsumi. Il s’agit d’une suite de scènes souvent comiques sur la vie quotidienne d’une fillette de huit ans dans un quartier populaire d’Osaka. Adaptation d’un recueil de nouvelles de Miyazawa Kenji, Goshu, le violoncelliste (1982) est une fable didactique tout en douceur et en fantaisie. Lors de la préparation d’un concert, un jeune musicien maladroit et timide reçoit la visite d’une succession d’animaux qui vont contribuer à son apprentissage. Le film est régulièrement projeté dans les écoles de musique du Japon.

1985 est l’année de la création du studio Ghibli : avec Miyazaki, Takahata est enfin libre de mener à bien des projets plus personnels. Il produit d’abord des films de son collègue. Dans ce studio qui va devenir mythique, il ne réalisera que cinq films en vingt-cinq ans. D’abord, LeTombeau des lucioles (1988), drame bouleversant inspiré d’une nouvelle semi-autobiographique, dans laquelle Akiyuki Nosaka raconte le bombardement de Kōbe, son errance avec sa petite sœur et la mort de celle-ci dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. C’est la première fois qu’un dessin animé traite d’un sujet aussi dur et s’avère aussi atrocement triste. Le public lui fait un triomphe. Plus doux et mélancolique, Souvenirs goutte à goutte (1991) adapte un manga dans lequel les auteurs racontent des moments de leur enfance. Pompoko (1994) est une farce joyeusement écologique puisant dans la mythologie japonaise. Ses héros en sont des animaux bizarres (les tanukis, entre le chien et le raton laveur) qui combattent la folie urbaniste des humains. Avec Mes voisins les Yamada (1999), Takahata expérimente l’ordinateur de façon très originale : il reproduit dans un style aquarellé le graphisme épuré à l’extrême d’une bande dessinée publiée dans le célèbre quotidien Asahi Shimbun.

Takahata reste ensuite plus de dix ans loin du film d’animation, mais réalise quelques documentaires. Professeur à la Nihon University College of Art, il écrit une étude sur les rouleaux peints du xiie siècle, ces ancêtres de la bande dessinée japonaise, puis sur L’Homme qui plantait des arbres, magnifique moyen-métrage écologiste de Frédéric Back. Il traduit en japonais des textes de Jacques Prévert, ainsi que les sous-titres de deux films de Michel Ocelot (Kirikou et la sorcière ; Azur et Asmar).

En 2014, à l’âge de soixante-dix-neuf[...]

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  • MIYAZAKI HAYAO (1941- )

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    ...naissante de l'animé. Il entre aux studios Toei en 1963, où il pratique toutes les techniques de « l'image par image ». Il y fait également la connaissance de Takahata Isao, qui deviendra son meilleur ami et collaborateur, et réalisera des films dont l'esprit est parfois proche de ceux de Miyazaki (Le Tombeau...