KARSAVINA TAMARA PLATONOVNA (1885-1978)
Danseuse russe, née à Saint-Pétersbourg et morte à Beaconsfield, près de Londres. Issue d'une famille d'artistes et d'intellectuels, fille du danseur Platon Karsavine, Tamara Karsavina entre d'abord à l'École du ballet impérial de Saint-Pétersbourg ; elle a comme professeurs, notamment Pavel Andreïevitch Gerdt, Enrico Cecchetti et Alexandre Alexandrovitch Gorski ; elle complète ensuite sa formation avec son père et elle suit les cours de Beretta à Milan en 1904. Mais déjà elle a dansé en 1902, au théâtre Marie. C'est en 1906, au cours d'une tournée en Russie où elle paraît dans des ballets du répertoire classique (Le Lac des cygnes, Paquita et Le Petit Cheval bossu), que Diaghilev la remarque. Engagée par lui, dès la première saison des Ballets russes à Paris en 1909, Karsavina demeura sa plus fidèle collaboratrice, et c'est à elle autant qu'à Nijinski que les Ballets russes ont dû leurs premiers succès. Elle sera la créatrice de plus de vingt premiers rôles : notamment, Cléopâtre (1909), Carnaval (1910), Schéhérazade (1910), L'Oiseau de feu (1910), composé à son intention par Fokine, Le Spectre de la rose (1911), Petrouchka (1911), qu'elle dansera même lors de la dernière saison des Ballets russes (à Londres en 1929), Le Dieu bleu (1912), Daphnis et Chloé (1912), Le Coq d'or (1914) et Le Tricorne (1919). Fixée à Londres après la mort de Diaghilev et la dissolution des Ballets russes, elle contribue alors au rayonnement du ballet en se consacrant au professorat et en collaborant avec le Ballet Rambert. Karsavina assure la liaison entre le ballet russe et le ballet contemporain en prodiguant ses conseils aux nouveaux interprètes des rôles qu'elle a créés ; quand le Sadlers' Wells Ballet recréera L'Oiseau de feu, elle fera elle-même répéter le rôle à Margot Fonteyn.
Adhérant totalement aux idées de Fokine sur l'art de la danse, Karsavina sera sa plus fervente interprète. Cette danseuse classique inégalable n'avait-elle pas aussi tout pour inspirer le rénovateur Fokine ? « Tamara Karsavina, ballerine déconcertante et magique, dont la légèreté nous demeure un mystère. [...]. C'est la danseuse née qui s'offre à la griserie des choses irréelles. C'est la femme qui rayonne de cet attrait oriental, irrésistible et mélodieux » (Comœdia illustré, 15 mai 1912). En 1931, Karsavina cesse de se produire sur scène et publie Souvenirs de Tamara Karsavina, Ballets russes (Theatre Street, 1930), suivi de Ballet Technique (1956) et de Classical Ballet : the Flow of the Movement (1962). Elle a inspiré de nombreux peintres et dessinateurs dont Mikhaïl Larionov, Léon Bakst, Mstislav V. Doboujinski et Valentin Serov.
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Écrit par
- Jane PATRIE : danseuse
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Média