TAMBORA, volcan

Conséquences climatiques et humaines mondiales

On estime à 175 kilomètres cubes le matériel volcanique éjecté dans l’atmosphère en vingt-quatre heures. La partie la plus lourde retomba rapidement au sol et en mer, couvrant une superficie de 2,5 millions de kilomètres carrés, mais les particules les plus fines s’élevèrent en un panache atteignant 40 kilomètres d’altitude, puis se dispersèrent dans la stratosphère en un « voile » qui fit plusieurs fois le tour de la Terre, renvoyant dans l’espace une partie du rayonnement solaire et privant ainsi notre planète d’une bonne partie de sa chaleur. 

Dans certaines villes fort éloignées de Sumbawa, comme Genève ou New Haven, dans le Connecticut, les températures en été furent alors anormalement basses, atteignant des records inégalés à ce jour. En France, où la situation de l’approvisionnement n’était déjà pas brillante après les guerres napoléoniennes, les récoltes furent si maigres qu’il fallut protéger les charrettes transportant le grain au marché de crainte qu’elles ne soient pillées par des affamés. Dans les Alpes suisses, il neigea presque toutes les semaines de l’été 1816, été le plus froid jamais enregistré en Europe, provoquant une famine qui fit plus de 200 000 victimes.

De l’autre côté de l’Atlantique, la ville de Québec au Canada était recouverte en juin par trente centimètres de neige. Il neigea aussi en juin dans toute la Nouvelle-Angleterre et, le 21 août, le gel ravagea la plupart des cultures du Maine au Connecticut. Les lacs et les rivières gelèrent aussi loin vers le sud qu’en Pennsylvanie. Cette année sans été provoqua un mouvement migratoire de dizaines de milliers de fermiers vers l’ouest, le centre de l’État de New York et le Middle West américain.

Pendant longtemps, on ne trouva aucune explication à cette année sans été. Personne ne soupçonnait que le Tambora pouvait en être responsable.