TAMBOUR À FENTE
Les tambours à fente (ou tambours de bois) sont des instruments à percussion fabriqués en creusant et en évidant un tronçon d'arbre au travers d'une fente longitudinale. Le son est produit lorsque l'exécutant tape des pieds ou gratte le tambour avec des baguettes ; les bords de la fente ont généralement différentes épaisseurs afin de produire plusieurs hauteurs de son. Contrairement aux tambours à membrane, qui sont classés dans la famille des membranophones, les tambours à fente sont des idiophones, c'est-à-dire des solides résonants.
On trouve des tambours à fente en Asie, dans les Amériques, en Afrique et en Océanie. Leur taille varie entre d'énormes troncs d'arbres (d'au moins 6 mètres de longueur et 2 mètres de largeur) enfermés dans des huttes et joués par plusieurs hommes, et de petits instruments en bambou utilisés par les veilleurs en Malaisie. De grands tambours à fentes sont parfois appelés gongs à fente.
Les tambours à fente sont souvent des instruments rituels : ils possèdent des attributs magiques et ils sont souvent associés à l'eau, à la mort et à la résurrection. Leur grande portée sonore et leur résonance leur donnent souvent un rôle d'instruments de signalisation : dans certains endroits, ils transmettent les messages en reproduisant les inflexions de la parole humaine. Les tambours à fente sont souvent sculptés de manière élaborée et prennent la forme d'animaux stylisés. Chez les Aztèques (sous le nom de teponaztli) et chez les peuples méso-américains, le tambour à fente était creusé par une fente en forme de H, dont les deux languettes produisaient des hauteurs de son différentes ; pour jouer des mélodies, on devait utiliser plusieurs instruments en même temps.
Il existe deux petites variantes chinoises de tambour à fente : le « bloc de bois chinois » et le mu-yu (« poisson de bois »), ainsi nommé parce qu'il se présente sous la forme d'un poisson mythique recouvert de laque rouge. Tous deux étaient utilisés dans les rituels religieux et le premier figurait aussi dans les orchestres d'opéra chinois. Ils produisent un son clair et pénétrant et figurent parfois dans l'orchestre occidental au xxe siècle : par exemple dans Façade de William Walton (1921-1922), dans les Cinquième et Sixième Symphonies de Serge Prokofiev (1944 et 1945-1947), dans Music for a Great City d'Aaron Copland (1964).
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
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MUSICALES (TRADITIONS) - Musiques de l'Océanie
- Écrit par Mervyn Evan MCLEAN
- 5 770 mots
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...l'instrument qui, presque partout, accompagne les danses est le tambour en forme de sablier ou de cylindre étranglé, tenu à la main (appelé kundu en pidgin). Les tambours à fente (appelés garamut en pidgin) sont utilisés principalement par les peuplades côtières et fluviales de langue austronésienne, surtout...