TAMBOURS
Dans l'orchestre symphonique, on trouve trois sortes de tambours : la grosse caisse, la caisse roulante et la caisse claire. Ces instruments membranophones sont constitués de deux peaux tannées de veau ou de mouton, tendues, grâce à un système de laçage, aux extrémités supérieure et inférieure d'un fût en bois ou en métal. La première peau, appelée peau de batterie, forme le son en vibrant sur toute sa surface lorsqu'elle est frappée. La seconde, plus fine, appelée peau de timbre, vibre par sympathie ; cette seconde peau est doublée de cordes tendues qui claquent contre elle.
Les tambours appartiennent à la famille des instruments à percussion dits bruyants, c'est-à-dire produisant des sons de hauteur indéterminée. Pour qu'un son soit de hauteur déterminée, il doit non seulement avoir une fréquence fondamentale mais aussi des harmoniques dont les fréquences sont des multiples entiers de la fondamentale. Or les fréquences des modes vibratoires des tambours ne sont pas des multiples entiers de cette fondamentale : ces composantes, dénommées partiels, ne donnent jamais une sensation nette de hauteur. Les tambours ne s'accordent pas, mais des tensions différentes des membranes permettent d'obtenir une palette de sons variés, des plus sombres aux plus clairs.
La caisse roulante est un tambour de taille moyenne dont la caisse est en bois, ce qui lui confère un son assez sourd, un peu voilé. On la frappe avec des baguettes parfois garnies de tampons.
On rattache aux tambours le tambour de basque, tambour sur cadre qui se compose d'un mince cerceau de bois sur lequel est tendue une fine peau ; des cymbalettes, produisant un cliquetis, peuvent être insérées dans le cadre.
Histoire
Les tambours demeurent, sous différentes formes et sous des noms variés, les plus importants des instruments à percussion. Leur origine est immémoriale : des instruments de ce type sont représentés dans les civilisations assyrienne, égyptienne, perse, indienne, grecque, romaine... Des tambours cylindriques sont attestés en Asie du Sud au iie siècle avant J.-C.
La grosse caisse, d'origine turque, apparaît dans les orchestres européens à la fin du xviie siècle, sous l'influence de la mode de la musique des janissaires. La caisse roulante et la caisse claire sont figées dans leurs formes actuelles depuis le début du xixe siècle.
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Écrit par
- Juliette GARRIGUES : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
Classification
Médias