TANZANIE
Nom officiel | République unie de Tanzanie (TZ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Samia Suluhu Hassan (depuis le 19 mars 2021) |
Capitale | Dodoma |
Langues officielles | Anglais, swahili |
Unité monétaire | Shilling tanzanien (TZS) |
Population (estim.) |
65 444 000 (2024) |
Superficie |
945 500 km²
|
La Tanzanie (officiellement la République unie de Tanzanie) naquit en 1964 de l'union du Tanganyika et de l'ancien sultanat de Zanzibar. Le pays a eu son heure de gloire sur la scène politique et intellectuelle internationale dans les années 1960-1970 pour avoir suivi une voie de développement connue sous le nom de « socialisme à l'africaine ». Instituée par le chef de l'État d'alors, Julius Nyerere, et portée par des idéaux de justice et d'égalité, elle a mis en œuvre des programmes de collectivisation du monde rural et de nationalisation de l'industrie et du commerce. Ce développement favorisa la construction d'une identité nationale forte qui contribua à la stabilité politique de la Tanzanie. Les clivages ethniques, dans un pays qui dénombre plus de cent vingt ethnies, les divisions raciales construites pendant la période coloniale entre Africains, Arabes, Européens, Indiens et Swahilis, ou encore les oppositions religieuses entre musulmans et chrétiens furent contenus par un État autoritaire porté par un parti unique puissant (Tanganyika African National Union, T.A.N.U.) et grâce à une idéologie nationaliste relayée par le swahili, langue africaine officielle adoptée à l'indépendance. Le bilan de la période socialiste fut cependant mitigé : le pays parvint à développer des services publics gratuits et relativement efficaces, mais les résultats économiques furent catastrophiques. La Tanzanie se convertit au libéralisme économique au milieu des années 1980, puis à la démocratisation de la vie politique. Les espoirs nés de ces bouleversements laissent désormais la place au mécontentement populaire et à l'émergence de divisions internes, liés à l'aggravation des inégalités socio-économiques et à la corruption au sein du monde politique.
Géographie
Comprenant deux entités autonomes, l'ex-Tanganyika sur le continent africain et l'archipel de Zanzibar, réunies le 26 avril 1964, la République unie de Tanzanie couvre 945 000 kilomètres carrés, et compte 40 millions d'habitants (2005).
Un milieu peu contraignant
L'armature topographique de la Tanzanie est constituée d'un vaste plateau cristallin précambrien bordé à l'est comme à l'ouest de roches sédimentaires et surmonté au nord et à l'extrême sud de volcans plio-quaternaires, dont le Kilimandjaro (5 895 mètres), le point culminant de l'Afrique. Ce plateau domine brutalement la Rift Valley occidentale, occupée par des lacs profonds (le Malawi − anciennement Nyassa – et le Tanganyika) aux côtes rectilignes dessinées par des escarpements de ligne de faille très vifs. Le lac Tanganyika, long de 725 kilomètres et large d'environ 60 kilomètres, est le deuxième lac le plus profond de la planète (1 471 m), après le lac Baïkal. Cassé par le Rift oriental − qui est marqué par une série de bassins endoréiques comme celui de la Bubu (au nord-ouest de Dodoma), du lac Manyara, du lac Natron –, le plateau central s'incline doucement vers le littoral swahili. Ces deux branches du Rift enserrent, au sud, un vaste dôme de dispersion hydrographique (d'où part notamment le fleuve Rufiji) et, au nord, une vaste cuvette d'accumulation qui alimente le lac Victoria, dont les contours digités et la faible profondeur (80 m) l'oppose au Tanganyika.
Sur la côte, le climat chaud et humide est aéré par les alizés. Au centre, les plateaux entre 800 et 1 500 mètres ont une température comprise entre 21 et 24 0C. Dans l'ensemble, le climat est de type équatorial. Cependant, la Tanzanie est marquée par une anomalie pluviométrique de la façade orientale du continent, puisqu'il pleut en moyenne trois fois moins qu'en République démocratique du Congo. Plus du tiers du territoire, situé au centre du pays, reçoit moins de 800 mm/an de précipitations[...]
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Écrit par
- Bernard CALAS : professeur de géographie à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne
- Marie-Aude FOUÉRÉ : post-doctorante rattachée au Centre d'études africaines de l'École des hautes études en sciences sociales
- Franck MODERNE : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification
Médias
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